L’UQAM, réellement accessible?

Escaliers roulants en panne, stationnements occupés par des matériaux, trottoirs mal entretenus : voici plusieurs points soulevés par des usagers et usagères de l’UQAM quant à son manque d’accessibilité. Pourtant, l’Université soutient que ses infrastructures sont conformes aux exigences de la Régie du bâtiment du Québec.

Selon l’UQAM, l’entièreté de ses salles de classe et de ses amphithéâtres est accessible en vertu des exigences du Code de construction du Québec, mais il y a une distinction entre « accessible » et « adaptée », selon Sylvain Le May, ancien étudiant de l’UQAM et conseiller à l’accueil et à l’intégration au Bureau de l’inclusion et de la réussite étudiante (BIRE).

« ”Accessible”, c’est que je peux rentrer, mais à un moment donné ou l’autre, je vais rencontrer un obstacle ou avoir besoin d’une alternative pour m’aider. “Adaptée”, normalement, je suis capable de le faire seul », définit-il.

Soutien pour les étudiant(e)s 

À l’heure actuelle, selon des données fournies par l’Université, les campus du centre-ville comptent 75 ascenseurs, 11 escaliers mécaniques et que 12 stationnements dispersés sur 3 sites réservés aux personnes à mobilité réduite. Selon ces mêmes données, environ une toilette sur cinq est accessible à l’UQAM. Sylvain Le May soutient que la création de la politique institutionnelle de l’UQAM, en 1987, a permis à l’Université de réaliser que ce ne sont pas seulement les personnes en situation de handicap qui bénéficient de l’accessibilité. « Je suis en fauteuil roulant, une porte automatique c’est pratique pour moi, mais un étudiant parent avec un enfant, une porte automatique c’est précieux aussi », affirme-t-il. 

Sylvain Le May raconte que, lorsqu’il est arrivé à l’UQAM, il n’est pas allé directement ouvrir un dossier au BIRE, parce que c’était « confrontant » et qu’il a attendu l’évolution de sa situation avant d’entamer le processus. M. Le May affirme qu’il faut être à l’écoute des besoins et des attentes de chacun(e) lors du processus d’accompagnement.

Thomas Lafond, étudiant libre à l’UQAM, est en situation de handicap. Il affirme ne pas avoir de problème d’accessibilité dans les locaux de l’UQAM en général, mais qu’il est, à plusieurs reprises, arrivé en retard à ses cours à cause des bris fréquents des escaliers roulants.

Selon M. Le May, la communauté étudiante est riche en diversité et cela peut être un défi que de répondre aux besoins de tous et toutes. Le BIRE compte 10 personnes conseillères qui accompagnent plus de 3000 étudiant(e)s. D’après lui, 90 % de ces étudiant(e)s ont des handicaps qui sont non visibles. « La diversité est tellement grande que ma réalité de personne en fauteuil roulant, ce n’est pas la norme.’est ma norme à moi, mais ce n’est pas la norme de toutes les personnes en situation de handicap », explique-t-il. 

Pas assez d’entretien

Certains commentaires reçus par le Comité d’action des personnes vivant des situations de handicap (CAPVISH) peuvent indiquer que l’UQAM n’est plus aussi accessible qu’avant, selon le directeur général du Comité, Dominique Salgado. Il lui a notamment été mentionné que des stationnements réservés aux personnes à mobilité réduite étaient occupés par des matériaux lors de rénovation. Ou encore que certaines infrastructures nécessitent de l’entretien pour demeurer accessibles, comme les trottoirs entourant l’université. 

M. Le May assure que les locaux de l’UQAM sont conformes aux demandes de la Régie du bâtiment du Québec et à la politique institutionnelle de l’université. Les principaux travaux d’entretien pour améliorer l’accessibilité des bâtiments se font lorsque d’autres rénovations étaient déjà prévues. M. Salgado rappelle l’importance de s’assurer que les établissements scolaires restent entretenus et conformes aux réglementations. « Si une porte ouvre mal ou a de la difficulté à ouvrir, il faut se pencher sur la question. Il ne faut pas attendre qu’une personne reste coincée entre deux portes », ajoute-t-il. 

En décembre dernier, l’UQAM a créé le Comité Équité, diversité et inclusion (EDI), dont la mission est de « proposer et d’orienter les actions à prendre en matière d’EDI au sein de notre institution ». Pour Dominique Salgado, il est important que ce comité considère l’avis des personnes à mobilité réduite.

« Les principaux concernés connaissent les problématiques, donc on devrait les écouter. Ce sont les premières personnes concernées qui doivent être impliquées dans les décisions qui touchent leur quotidien », soutient-il. 

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