Pas de véhicules à essence neufs après 2050, au plus tard. Au Québec, il s’agit d’une solution idéale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), mais les nouvelles voitures électriques sont trop chères pour plusieurs.
Avec un prix en moyenne 10 000$ plus élevé qu’une voiture à essence, les véhicules électriques (VÉ) sont hors de portée pour les étudiant(e)s. « C’est sûr que c’est plus cher, c’est un gros désavantage. Ça serait plus une voiture à essence que j’achèterais », explique Camellia Giguère, étudiante en arts visuels et médiatiques à l’UQAM.
« Il y a aussi toutes les fonctions électriques, le démarrage sans clef, les poignées électriques… Je n’en veux pas! », ajoute Camellia. L’électrique est peu attirant quand on considère le surplus de technologie à bord et surtout, l’impression de ne pas avoir une autonomie électrique adéquate.
Pour Daphné Emond, étudiante en enseignement en adaptation scolaire à l’Université du Québec en Outaouais, les VÉ« ne sont pas encore assez bien développés » pour son quotidien. « Souvent, dans les écoles, il n’y a même pas de place pour charger les autos […] On voit beaucoup d’annonces d’Hydro-Québec qui nous disent de réduire notre consommation d’électricité, je trouve ça un peu contradictoire », indique-t-elle.
Les VÉ prometteurs pour le Québec
Les VÉ sont avantageux écologiquement, surtout au Québec, malgré toutes les croyances qui les entourent.
Les VÉ n’émettent aucune émission lorsqu’ils roulent, mais ils polluent tout de même, d’une part lors de leur fabrication et, d’autre part, via la production de l’électricité qui les alimente. Ainsi, plus la production d’électricité est propre, plus le VÉ est écologique.
« On établit maintenant que la voiture électrique voit le surplus d’émissions lié à sa fabrication compensé à partir de 30 000 km en moyenne dans un contexte québécois », relève Julie Gagnon de Roulons Électrique, une campagne de sensibilisation et de promotion des voitures électriques coordonnée par Équiterre. Toutefois, ailleurs dans le monde, avec une production d’électricité partiellement propre, le point de parité (le moment où le VÉ compense les émissions de sa fabrication) est évalué à 43 000 km.
« On établit maintenant que la voiture électrique voit le surplus d’émissions lié à sa fabrication compensé à partir de 30 000 km en moyenne dans un contexte québécois »
Julie Gagnon
Elle précise que « pour [les provinces] dont l’électricité est alimentée seulement par des énergies très hautes en carbone […] le point de parité est de 132 000 km ».
De l’écoblanchiment dans certaines études
Selon le Bureau des transports américain, la durée de vie d’un véhicule, électrique ou non, est de 260 000 km. De nombreuses études comparent les voitures électriques à celles à essence sur une distance de 300 000 km, sur 18 ans, pour déterminer laquelle des deux options est la plus écologique. Autrement dit, ces études allongent la durée de vie des véhicules afin d’avantager les VÉ dans les résultats finaux.
D’après une étude du département de l’Énergie des États-Unis et le constructeur automobile MG, la durée de vie d’une batterie de VÉ est plutôt de 10 ans dans un contexte québécois. Ainsi, il serait plus juste d’inclure un remplacement partiel, ou total, de la batterie du VÉ après 10 ans d’utilisation, une option très coûteuse pour le consommateur ou la consommatrice.
Un entretien « abordable »
Malgré le prix à l’achat élevé, les véhicules électriques ont des coûts d’entretien inférieurs aux voitures traditionnelles, du moins pendant les 10 premières années. Le remplacement d’une batterie de VÉ engendre des réparations dispendieuses. Par exemple, le remplacement d’une batterie de Mazda MX-30 peut avoisiner les 60 000$. Même si dans 10 ans ces chiffres pourraient baisser avec l’arrivée de technologies plus avancées, le consommateur ou la consommatrice moyen(ne) ne sera peut-être pas prêt(e) à dépenser des dizaines de milliers de dollars dans un véhicule vieillissant.
Il serait plus facile d’inciter l’achat d’une voiture hybride, considérant son coût à peine supérieur aux voitures thermiques. Toutefois, rien ne battra le transport en commun sur les plans financier et environnemental.
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