L’UQAM a reçu l’artiste anishinaabe, Barry Ace, le temps d’un atelier de perlage, le 7 novembre dernier. Les médaillons, réalisés avec patience par les étudiant(e)s en droit, représentent chacun un article de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Un photoreportage d’Alice Young.
Avant de commencer, chaque participant(e) doit signer un contrat rédigé dans un langage juridique incohérent qui concède tous les droits d’auteur de l’œuvre à Barry Ace. En échange des droits, l’artiste remet un dollar. Cette cérémonie illustre les bases inégales sur lesquelles les traités historiques entre le Canada et les peuples autochtones ont été signées.
Ensuite, le ou la futur(e) juriste doit reproduire un article de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui sera glissé derrière le médaillon.
Pendant trois heures, les apprenti(e)s se concentrent sur la tâche, qui exige un niveau inimaginable de patience et de minutie. « C’est plus difficile que ça en a l’air! », lance Luna, étudiante au baccalauréat en droit à l’UQAM. Les initiatives qui unissent la création artistique et l’apprentissage du droit sont rares : « C’est la première fois que j’entends parler de ça, mais c’est tellement pédagogique », ajoute Luna. « Les documents légaux sont tellement froids. Quand les gens peuvent créer de l’art à partir de cette chose complexe, ils se sentent plus connectés aux documents », explique Barry Ace.
Pour l’artiste basé à Ottawa, il s’agit d’une occasion de répondre aux 94 appels à l’action établis lors de Commission de vérité et réconciliation en 2015. « En participant aujourd’hui, vous allez-en appliquez deux, les appels 28 et 83. Très peu de Canadiens peuvent dire la même chose », dit Barry Ace en ouverture de la séance.
Appel 28: « Nous demandons aux écoles de droit du Canada d’exiger que tous leurs étudiants suivent un cours sur les peuples autochtones et le droit […] » |
Appel 83: « Nous demandons au Conseil des arts du Canada d’établir […] une stratégie visant à aider les artistes autochtones et non autochtones à entreprendre des projets de collaboration et à produire des œuvres qui contribueront au processus de réconciliation. » |
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