Long-métrage romantique mélangé à une dose d’extraterrestres. Deux âmes solitaires et un chauffeur de taxi s’immiscent dans le suspense et la passion. Récit d’un triangle amoureux réussi, saupoudré de science-fiction moins aboutie.
Le film, réalisé par le couple d’Hélène Viens et Philippe Lupien, raconte une histoire d’amour mélangée à un épisode de X-Files. Une paranoïa des extraterrestres dignes des années 80 prend forme avec deux antagonistes venus de l’au-delà. Léo, interprété par Pier-Luc Funk, vit un spleen amoureux depuis sa rupture et décide d’échapper à celle-ci en travaillant de nuit comme livreur de pizza. Rita, interprétée par Marianne Fortier, est elle aussi en quête de sens et débarque dans la vie de Léo après qu’elle ait commandé une pizza.
Il n’y a pas que Rita et Léo dans cette équation. John, l’un des deux extraterrestres, interprété par François Papineau, rencontre Léo et voit sa vie basculer dans un coup de foudre passionnel. Un triangle amoureux s’installe à l’insu des protagonistes. Alors, que le public s’attend à des clichés de romance, John bouleverse l’histoire et s’énerve de voir sa proie lui glisser des mains.
L’amour avant tout
Vous n’êtes pas seuls est une histoire d’amour maladroite entre Léo et Rita qui donne tout de même de l’espoir : une rencontre fortuite, mais opportune. La symbiose des interprètes et les barrières des personnages tombent à mesure que la passion grandit.
Le réalisatrice et réalisateur Hélène Viens et Philippe Lupien mentionnent que ce film est un miroir de leur vécu: le vide associé à la jeunesse, le repli sur soiet la recherche de sens à nos vies. L’idée qu’on peut se faire de soi-même est souvent importante à cet âge, ce que Léo comprend bien. Il commence à comprendre que l’isolement est une avenue bouchée et préfère naviguer l’inconnu accompagné.
La chanson Hélène de Roch Voisine sert de leitmotiv à l’histoire d’amour entre Léo et Rita. Le morceau culte nous rappelle l’histoire qui se forme entre les deux protagonistes. La symbolique du feu, dans les paroles et dans la tension entretenue au long du film, illustre la passion grandissante entre les deux, mais aussi l’effervescence que prend le personnage de John.
Science-fiction, vous dites?
C’est d’abord et avant tout un film romantique typique. Toutefois, l’utilisation de la science-fiction lui donne une belle particularité. Des personnages comme Lucy (Micheline Lanctôt), la doyenne extraterrestre qui dicte les tâches et les proies à surveiller, et John offrent une belle unicité au produit. Cette originalité reste toutefois de surface.
John doit trouver des humain(e)s solitaires et aliénés pour les envoyer à sa tribu. Il évolue en voyant Léo traverser sa rupture et reprendre goût à la vie. John semble exaspéré de devoir constamment déménager et trouver de nouvelles victimes. Le développement du personnage de Léo est donc lié au développement de celui de John. L’évolution progressive et structurée des personnages est un atout du film. Elle permet aussi au public de mieux s’identifier aux protagonistes et à leurs causes.
Cependant, la métaphore des extraterrestres reste incomplète. L’idée n’est pas approfondie ou bien expliquée : on ne sait pas pourquoi ils sont là, ni pourquoi ils et elles traquent les humain(e)s. Même si le public reste sur sa faim, l’élément extraterrestre amène une originalité qui distingue le film des autres comédies romantiques, un angle rarement vu au Québec.
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