Fondés en 1948, Les Cours du Samedi sont des cours d’art de dix semaines, enseignés par des finissant(e)s et des diplômé(e)s du baccalauréat ou de la maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Portrait d’un programme artistique hors du commun.
Chaque samedi, quatre enseignant(e)s offrent des cours d’arts de base à des élèves de tous âges, venant de n’importe quel milieu socioéconomique. Peinture, sculpture, techniques mixtes, dessins et projets de création sont au menu pendant les dix ateliers des sessions d’automne et d’hiver. Comme l’indique son nom, l’atelier se déroule le samedi, avec quelques cours le dimanche, exceptionnellement.
Jonathan Sardelis est le plus ancien enseignant du programme avec trois années d’expérience. « C’est mon premier contrat en enseignement et j’adore ça. C’est vraiment une porte ouverte [pour les finissants et diplômé(e)s] et c’est facile d’accès pour gagner de l’expérience [de travail] », explique-t-il. Le diplômé au baccalauréat et à la maîtrise d’arts visuels à l’UQAM est rémunéré pour son travail, tout comme ses collègues offrant les cours.
M. Sardelis donne surtout des cours de peinture. Il inclut un aspect théorique à chacun de ses ateliers, comme la notion de composition et la théorie de l’art plastique. « À la fin de la session, tous les élèves font un vernissage final, qui sera exposé lors d’un événement public », explique le professeur d’art. En moyenne, une dizaine d’élèves assiste à ses cours.
S’occuper de l’administration : un vrai défi
Le rôle de la coordonnatrice et présidente change annuellement. Cette année, l’étudiante en communication (stratégies de production culturelle et médiatique), Chloé Méthot-Boudreau, s’occupe de la gestion du programme. « Je m’occupe d’engager des profs, de louer les locaux, [de trouver] des subventions et de résoudre des problèmes avec l’administration de l’UQAM », révèle l’étudiante, qui travaille aussi avec un collègue qui étudie en finances.
« Il s’occupe de gérer les paies et de mettre le budget à jour. Il est également [présent] pour le support moral », dit-elle en riant. En plus de ce poste, elle est co-coordinatrice du comité de son programme d’études et étudiante à temps plein avec cinq cours universitaires à son agenda. « Je suis très occupée, mais j’aime ça. J’aime être la personne référente qui résout les problèmes et qui prend les choses en charge », affirme-t-elle.
« Les coordinatrices [et les coordonnateurs] sont vraiment la colle qui tient tout l’organisme debout, ajoute M. Sardelis. Sans eux, on ne pourrait pas fonctionner. »
Apprendre l’art pour le plaisir
Parmi les élèves suivant le cours, on y trouve Dominic St-Pierre, qui est pharmacien sur la Rive-Nord de Montréal. Il fait présentement sa cinquième session des Cours du Samedi, où il suit le cours de peinture contemporaine avec Jonathan Sardelis.
Il s’était d’abord inscrit pour le plaisir et pour accorder un moment dans sa routine à la création puisqu’il n’a pas le temps chez lui. Il aime particulièrement l’aspect social du cours. « Il y a beaucoup d’échanges dans le cours. Jonathan est toujours là pour nous épauler et il n’y a aucun jugement chez personne. On est tous là pour apprendre et avoir du plaisir », confie t-il.
Chloé affirme que les ateliers ne sont pas comme les cours réguliers de l’UQAM : il n’y a aucune évaluation, ni de pression. Tout le monde apprend, que ce soit les élèves ou les enseignant(e)s qui finissent ou graduent du programme d’arts visuels. « Notre mission des Cours du Samedi est vraiment de choisir des étudiant(e)s de l’UQAM et leur donner l’opportunité d’enseignement. C’est très formateur », ajoute Chloé.
La sélection des nouveaux professeur(e)s se fait habituellement par contact. Lorsqu’un(e) employé(e) du programme connaît un(e) étudiant(e) ou un(e) diplômé(e) qui serait compétent(e) pour gérer le cours de sculpture ou de peinture, par exemple, la personne se fait approcher par l’équipe. Si l’intérêt y est, elle se fait engager pour la session.
Un cours de l’UQAM, sans l’UQAM
Les Cours du Samedi ont été créés en 1948, mais l’UQAM n’a pas été fondée avant 1969. « Au début de mon [mandat], j’ai trouvé des papiers d’archives, raconte Chloé. On a une entente avec l’école d’arts visuels et médiatiques depuis environ 1988, mais je ne trouve rien avant ça. C’est vraiment mystérieux. » Jonathan Sardelis précise que l’École des beaux-arts de Montréal existait avant de fusionner avec l’UQAM, ce qui pourrait expliquer cette incohérence.
Mention photo Chloé Méthot-Bourdeau
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