Le pouvoir du chien : un retour saisissant au Far-West

Présenté dans le cadre du Festival du nouveau cinéma (FNC), Le pouvoir du chien de la réalisatrice Jane Campion nous fait voyager dans l’univers captivant du Far-West. Malgré un départ plutôt lent, le film réussit à garder le public en haleine grâce à ses images à couper le souffle et aux performances mémorables des acteurs et actrices.

Le Pouvoir du chien raconte l’histoire de deux frères, Phil (Benedict Cumberbatch) et George Burbank (Jesse Plemons), qui vivent et travaillent ensemble dans un ranch. Alors que George se marie avec Rose (Kirsten Dunst), la veuve du village, Phil devient de plus en plus agressif envers elle et son fils, créant des frictions entre les membres de la famille.

L’art de l’illusion

Dès les premières minutes du film, la réalisatrice néo-zélandaise fait voyager son public dans le temps et l’espace. Même s’il a été tourné en Nouvelle-Zélande, le film de Campion nous amène dans les confins du Montana, aux États-Unis, dans les années 1900. Les grands espaces sont fréquents tout au long de l’histoire, alors que les personnages sont confinés dans leurs problèmes.

La mélodie, composée par Jonny Greenwood, hante le spectateur au rythme de l’œuvre. Avec ses airs récurrents et sinistres, Greenwood réussit à créer une atmosphère qui nous garde sur le bout de notre siège jusqu’à la dernière minute.

La dernière heure de l’œuvre cinématographique présente des aspects rappelant un thriller psychologique. L’obsession que porte Phil envers son ami décédé quelques années avant l’intrigue et son désir de retrouver cette relation, mis en parallèle avec le côté western du film, en sont un exemple. Le climax, qui semble imprévisible aux premiers abords, était bien planifié à l’aide d’indices laissés afin de préparer le public à une fin macabre.

Une distribution impeccable

Benedict Cumberbatch incarne le rôle principal avec brio. Arrogant, sévère et stoïque au premier regard, l’acteur britannique a su capter toutes les nuances du personnage complexe qu’est Phil Burbank, offrant aux spectateurs et aux spectatrices la chance de le prendre en pitié, malgré sa froideur.

Kirsten Dunst exécute une interprétation qui captive les spectateurs et les spectatrices dès sa première apparition à l’écran. Les expressions faciales subtiles de l’actrice nous indiquent qu’en réalité, le comportement haineux de Phil envers elle l’affecte plus qu’on ne pourrait le penser. Le public devient le seul à être au courant de son état mental.

L’un des seuls points négatifs de ce western est qu’il délaisse quelques sous-intrigues amenées comme si elles allaient être décisives pour la trame du film, alors qu’elles ne sont pratiquement pas exploitées. Le personnage de George Burbank, présenté pendant le premier acte du film comme étant un personnage clé, n’apparaît plus pendant la grande majorité de la deuxième partie. Les spectateurs et spectatrices sont donc laissés sur leur appétit en ce qui concerne l’arc narratif de ce personnage.

Cependant, le public oublie vite les petits accrocs grâce à la cinématographie impeccable et le jeu marquant des acteurs et des actrices. Le pouvoir du chien sera certainement dans la course pour atteindre les plus grands honneurs dans le monde du cinéma.

Mention photo Kirsty Griffin

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