Maintenant plus que jamais, les jeunes adultes représentent un moteur de changement en ce qui a trait aux pratiques écoresponsables. Parmi les comportements adoptés chez les 18 à 24 ans, trois tendances se démarquent selon des experts: la déconsommation, le transport durable et la consommation collaborative.
La directrice générale d’ENvironnement JEUnesse, Catherine Gauthier, remarque « un souci grandissant chez les jeunes de ne pas avoir une empreinte environnementale aussi grande que celle des générations précédentes. » Depuis quelques années, elle observe un intérêt marqué envers des habitudes écoresponsables comme la réduction de la consommation et l’adoption du zéro déchet. Le transport en commun, la marche et le vélo sont aussi davantage présents, surtout en milieu urbain. « Pour les adolescents et les jeunes adultes, la voiture est moins placée sur un piédestal qu’elle ne l’était auparavant », soutient-elle.
« Au-delà de l’éducation, la différence est au niveau de l’offre », estime Catherine Gauthier pour expliquer cette évolution. Par exemple, un nombre grandissant de magasins permettent aux consommateurs d’apporter leurs propres contenants afin de réduire les emballages. D’autres entreprises se concentrent sur l’économie collaborative, à l’instar des services d’autopartage Car2go et Communauto.
La chercheure associée à l’Observatoire ESG UQAM de la consommation responsable (OCR) Francine Rodier souligne que les jeunes qui arrivent à l’âge adulte ont intégré ces nouvelles façons de faire depuis leur enfance. « C’est une génération qui a grandi en étant soucieuse de la protection de l’environnement et qui a adopté des pratiques écoresponsables qui font maintenant partie de sa vie courante », fait-elle savoir.
Impacts à long terme
Selon Francine Rodier, les prochaines études sur le sujet seront très révélatrices, car l’influence de la jeune génération se répand progressivement en vieillissant et pourrait affecter des marchés majeurs dans le futur. « Si le groupe des 18-24 ans venait toujours à accentuer sa conscientisation au niveau du transport durable, cela pourrait vouloir dire que le marché des véhicules sera modifié à long terme et qu’il sera plus difficile de vendre des voitures à cette démographie », illustre-t-elle.
La déconsommation pourrait aussi faire en sorte que moins de produits seront achetés, alors que les produits consommés auront toutes les fonctionnalités souhaitées sans artifices. « On n’achètera pas des futilités », prévoit Francine Rodier, également professeure au Département de marketing. L’économie de partage mise également sur des produits de meilleure qualité achetés en moins grand nombre, puisque chacun servira à plusieurs utilisateurs.
Un avenir prometteur
L’édition 2016 du Baromètre de la consommation responsable de l’OCR place les 18 à 24 ans au premier rang des comportements écoresponsables, une excellente nouvelle selon madame Rodier. « J’ai tellement confiance en la jeunesse. C’est très encourageant de voir que les bonnes façons de faire sont de plus en plus ancrées », se réjouit-elle.
Selon Catherine Gauthier, les générations du nouveau millénaire, nées dans un monde déjà plus chaud qu’autrefois, se sentent davantage concernées par les enjeux environnementaux. Elle estime qu’avec la catastrophe climatique qui se rapproche, les pratiques écoresponsables mises de l’avant à l’avenir demanderont un changement plus radical des modes de vie, comme le véganisme.
Francine Rodier rappelle que la protection de l’environnement est l’affaire de tous. « Ce n’est pas une solution d’une seule instance; ce sont toutes les parties prenantes, des consommateurs jusqu’aux gouvernements, qui doivent s’unir pour améliorer les choses », insiste-t-elle.
Photo: GUILLAUME LEPAGE MONTRÉAL CAMPUS
La pratique du vélo, même l’hiver, fait partie des modes de transport durable prisés par les 18-24 ans.
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