Super Mario, Donkey Kong et Zelda pourraient bientôt faire l’objet de mémoires. La Faculté de communication de l’UQAM accueillera dès septembre prochain des étudiants à la maîtrise en jeux vidéo et ludification pour former des spécialistes dans l’étude sociale de ce média dès septembre prochain.
«Montréal est une plaque tournante de production de jeux vidéo, il est naturel que nous décidions de nous y intéresser de plus près», soutient la responsable de la concentration, Maude Bonenfant. À son avis, l’industrie des jeux vidéo se développe à une vitesse exponentielle et les chercheurs universitaires ne pouvaient ignorer plus longtemps ce phénomène. L’enseignante en sociologie explique que le programme se penchera surtout sur les enjeux communicationnels et sociaux de ce média. «Nous le faisons déjà avec le cinéma et des médias expérimentaux, se diriger vers cette industrie n’était qu’une question de temps», juge-t-elle.
Les perspectives professionnelles des futurs étudiants sont vastes, mais le nouveau programme n’est pas un service de placement, selon le professeur à l’École des médias, André Mondoux. «Ce n’est pas un programme qui dirige vers un emploi clair, mais il est évident que plusieurs compagnies voudront engager des personnes qui ont une bonne connaissance des aspects sociocommunicationnels de l’industrie dans les années à venir», nuance-t-il. Les diplômés de la concentration devraient être en mesure d’analyser ce qu’est un bon jeu et de régler des problèmes d’éthique comme la violence ou la représentation des femmes dans les jeux vidéo.
André Mondoux assure que la Faculté de communication compte déjà plusieurs professeurs en mesure de donner des cours pour la concentration. «Il y a déjà un département de médias interactifs et on a deux cours sur les jeux vidéo en médias numériques», explique-t-il. L’enseignant reste sûr que plusieurs spécialistes externes viendront se joindre à l’équipe. «Des spécialistes d’une université française nous ont contactés pour se renseigner sur la maîtrise», raconte-t-il, enthousiaste.
Travailler, c’est trop dur
L’autre volet de cette nouvelle concentration concerne la ludification, à savoir l’intégration du monde des jeux au marché du travail. Par exemple, dans le but de stimuler ses employés, un patron pourrait créer un classement avec des points, offrir des récompenses, ou donner des défis à ses employés.
Claude Malaison, le président d’ÉmergenceWeb, une firme spécialisée en communication interactive est cependant perplexe devant l’annonce de cette concentration pour un phénomène presque inconnu au Québec. «Je ne connais aucune entreprise québécoise qui pratique encore ce modèle, affirme-t-il. J’ai peur qu’on forme des jeunes dans un domaine ou il n’y a absolument aucune demande.» Selon lui, le Québec a un retard énorme sur ses voisins américains sur le plan des avancées technologiques. «On est encore au stade d’apprendre à intégrer les réseaux sociaux», déplore-t-il.
La concentration sera offerte à partir de la session d’automne 2014 pour les étudiants de deuxième cycle. La responsable de programme confirme déjà que le programme sera contingenté, mais le nombre de places disponibles reste encore à définir. Les personnes intéressées ont jusqu’au 1er avril pour soumettre leur candidature à la maîtrise.
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