Prolongé jusqu’au 3 novembre prochain, le projet pilote de nourriture de rue de Montréal tire à sa fin. Plusieurs fois par semaine depuis la mi-juin, les restaurateurs de rue prennent d’assaut les espaces publics de la ville, dont la Place Émilie-Gamelin. À quelques jours de leurs dernières ventes, certains restaurateurs déplorent leur situation financière incertaine.
Vingt-sept camions-restaurants sont en alternance dans neuf emplacements du centre-ville de Montréal. «Ils nous mettent en rotation, on ne sait pas trop où on va être», souligne François, un employé de la Panthère Mobile qui sert des mets végétaliens. Il explique qu’avec le système de rotation mis en place et le manque d’emplacements disponibles, il est difficile pour lui de toujours trouver du travail. «Parfois, il y a deux ou trois jours où on ne pourra pas sortir le camion, ce n’est pas facile à gérer», soutient-il.
Si les détracteurs du projet avancent l’idée que les mets servis sont trop dispendieux, la copropriétaire du Quai Roulant, Julie Poulin, est d’avis que la qualité des repas justifie leur prix. «Il faut bien que je rentre dans mon argent!», s’insurge-t-elle. Son produit le plus populaire, le hot dog-choucroute, est vendu pour huit dollars. La saucisse artisanale utilisée dans son hot-dog deluxe coûte à elle seule deux dollars à produire. «Je ne dirais pas que c’est un succès financier, ajoute François. Un camion, c’est très cher et avec les horaires que nous avons eus cette année, les marges de profit sont minimes».
Les repas de type casse-croûte du Quai Roulant attirent autant d’étudiants que de professionnels dans le quartier de l’Université du peuple, estime Julie Poulin. François, de son côté, a vu moins d’étudiants, mais concède que ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre d’acheter les mets coûteux de la Panthère Mobile.
Un quartier coloré
Se stationner à la Place Émilie-Gamelin permet aux restaurateurs de rencontrer des marginaux du coin. «Les gens du parc sont super gentils! C’est mouvementé comparativement au quartier financier, mais ils ajoutent de la couleur, c’est sûr», rigole François, avant d’ajouter qu’il n’a pas eu d’ennuis avec des passants de la journée.
Les restaurateurs espèrent que la ville fera des modifications pertinentes au projet pour l’été prochain afin de mieux les accommoder. «Ça vaut quand même la peine d’investir dans ce projet et si le système s’améliore, on aura notre camion l’année prochaine et nous serons heureux de revenir», estime François.
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