Une vague écomenstruelle déferle à l’UQAM où de plus en plus de femmes optent pour des produits sanitaires réutilisables. Pour beaucoup d’étudiantes, tampons et serviettes hygiéniques sont maintenant choses du passé. Le Café Aquin et le Centre des femmes de l’UQAM, un espace de solidarité pour les étudiantes, encouragent ces méthodes alternatives en offrant aux uqamiennes la Diva cup à moindre coût.
Cette coupe menstruelle réutilisable, faite de silicone et lavable, dure de six à dix ans. «En utilisant la Diva Cup, c’est moi qui prend le contrôle de mon corps et de ma vie», clame Judith Jacques, co-auteure du recueil informatif Prendre en main ses menstruations et instigatrice du Comité ÉCOmenstruELLES. Actif depuis 2006, ce comité issu du Groupe de recherche d‘intérêt public de l’UQAM (GRIP) sensibilise les étudiantes sur les pratiques menstruelles écologiques. Son but principal est de rendre la Diva cup accessible à l’Université, où on la vend aujourd’hui 28$ alors qu’elle coûte plus du double sur le marché. La promotion de cet outil est plus importante que sa marge de profits.
Nadia Koro, responsable de la vente de la Diva cup au Café Aquin, en vend une vingtaine par mois. «Ce mois-ci, les six premières sont parties en une journée», indique l’étudiante en science politique. La Diva cup suscite beaucoup de curiosité. «Même les hommes s’y intéressent et posent des questions à son sujet», affirme l’étudiante. Le plus important pour elle est l’aspect politique de cet outil écomenstruel et l’anéantissement des tabous liés aux menstruations. «Les femmes prennent en charge ce qui est en lien avec leur corps et ça change le rapport à leur sexe», confie-t-elle. L’utilisation de tampons et de serviettes sanitaires aurait également des impacts sur la santé des femmes car leur utilisation les expose à des substances cancérigènes comme la dioxine, selon Judith Jacques.
La Diva cup s’insère dans le vagin où elle recueille le sang menstruel plutôt que de l’absorber. Réutilisable, elle est plus écologique et économique que les serviettes sanitaires qui finissent à la poubelle. «La Diva Cup ne produit pas de déchets et on n’a pas besoin de la laver à la machine comme une serviette réutilisable», ajoute-t-elle. Il suffit de la rincer régulièrement et de la faire bouillir avant et après chaque cycle menstruel. Au cours de sa vie, une femme nord-américaine utilise en moyenne de 10 000 à 15 000 tampons ou serviettes sanitaires jetables, et pour se les procurer dépense entre 3000 et 4000 $, selon le recueil informatif du comité ÉCOmenstruELLES.
Les femmes rebutées par la Diva Cup peuvent se procurer des serviettes en tissu au Centre des femmes de l’UQAM. Faites de coton ou de flanelle douce, elles se fixent par un bouton-pressoir et sont confortables, mais nécessitent plus d’entretien que la Diva cup.
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