L’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM (AEESG) s’est affiliée à la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) à la suite d’un vote serré qui s’est terminé vendredi le 22 octobre. Une surprise pour plusieurs, puisque sept associations membres ont quitté la FEUQ depuis 2004, soit plus de 80 000 membres.
Pour le cas de l’AEESG, le OUI l’a remporté avec 52,3% des votes contre 42,7% pour le NON, avec seulement 5% de votes blancs. Soit 420 voix contre 340, plus 40 votes annulés.
Dominique Lapointe, président du comité NON à la FEUQ de l’AEESG, un groupe militant contre l’adhésion, déplore la façon dont les événements se sont déroulés. «Pour être honnête, je ne comprends pas», admet l’étudiant à l’École des sciences de la gestion. Il se demande pourquoi son association a opéré un référendum pour une affiliation qui risque d’être inutile pour eux et dans laquelle ils vont perdre de l’argent. Des étudiants militants contre cette adhésion ne comprennent pas non plus pourquoi la FEUQ voulait tant l’AEESG dans ses rangs. «C’est la question qu’on se pose tous, affirme l’étudiant en administration, Vincent Levesque. Ils doivent être en quête de membres à tout prix pour nous vouloir.»
Suite à la désaffiliation de sept de ses associations étudiantes membres, dont l’Association étudiante du secteur des sciences de l’UQAM (AESS) en 2007, la FEUQ cherche à ajouter des membres à son actif. C’est entre autres pourquoi elle souhaitait l’affiliation de l’AEESG.«Ce référendum est le fruit d’un travail des dernières années, explique le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Louis-Philippe Savoie. Après plusieurs consultations et décisions prises au cours de l’été dernier, nous sommes arrivés à tenir ce vote.»
L’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion est la première de l’UQAM à rejoindre les rangs de la FEUQ depuis 18 ans. Un vote de cette envergure au sein de l’Université du peuple remonte à 1992 où l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE) s’était finalement affiliée à la Fédération.
Avec maintenant 15 associations membres regroupant 115 000 étudiants québécois, la FEUQ menait sa campagne en parlant de son rôle politique reconnu par les différents paliers de gouvernements. «Nous sommes une organisation professionnelle traitant des problématiques réelles, avec des objectifs concrets, énonce Louise-Philippe Savoie. On fait porter la voix des associations membres au niveau national et au ministère de l’Éducation.» Dominique Lapointe et Vincent Levesque sont pourtant prêts à parier que l’écho ne se fera pas entendre. «Les étudiants n’ont aucun contact direct avec la FEUQ, critique Vincent Levesque. C’est les quelques cinquante personnes qui représentent l’AEESG en assemblée générale qui iront parler de leurs idées à la fédération et non les 12 000 étudiants concernés.» Considérant le peu de personnes présentes durant les assemblées générales, Vincent Levesque et Dominique Lapointe croient que peu de leurs collègues se soucient d’être représentés au niveau national, que certaines personnes croient qu’être représentés ne change rien à leur qualité de vie étudiante.
Pour profiter des services de la fédération, les membres de l’AEESG devront débourser 2,50$ par session. Avec 12 000 universitaires membres de l’association, c’est un gain d’environ 60 000$ pour la FEUQ, selon le comité NON à la FEUQ de l’AEESG. Financée entièrement par ses membres, la Fédération répartit cet investissement en trois dépenses principales, soit en ressources humaines, en ressources matérielles et en frais généraux d’administration.
Vincent Levesque considère que c’est de l’argent jeté par les fenêtres. «Si les étudiants sont prêts à investir cinq dollars par année, autant le mettre dans un fond pour combattre la pauvreté étudiante, croit-il. Si c’est pour leur donner cinq dollars pour qu’ils nous représentent mal, autant ne pas être représenté du tout.»
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