Les regroupements étudiants du Québec souhaitent que le gouvernement emboîte le pas au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve Labrador qui ont gelé leurs frais de scolarité, ou à la Nouvelle-Écosse qui a diminué les siens de 4,5% l’an dernier. Alors que le reste du Canada augmente ses droits de scolarité, ces provinces font cavalières seules en refusant d’augmenter la dette des étudiants.
Le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Louis-Philippe Savoie, se réjouit que «certaines provinces se rendent enfin compte des effets néfastes d’une hausse des droits de scolarité sur l’ensemble de la société». Selon lui, ces provinces réalisent qu’une hausse des coûts nuit à l’accessibilité aux études ainsi qu’à l’endettement étudiant. Les étudiants de Nouvelle-Écosse termineront donc leurs études un peu moins endettés que par le passé.
L’Association pour une solidarité syndicale étudiante abonde dans le même sens. «Ça confirme ce que l’on sait depuis longtemps», affirme Gabriel Nadeau-Dubois, secrétaire aux communications. Selon lui, le fait que certaines provinces gèlent ou diminuent leurs droits de scolarité démontre que ce serait possible d’en faire autant au Québec. «La dernière étude sur la gratuité scolaire montre que l’abolition des frais de scolarité coûterait 550 millions de dollars, donc 1% du budget annuel du Québec». Il ajoute «qu’il suffirait d’avoir la volonté politique pour le faire, mais le gouvernement préfère baisser d’un milliard la taxe sur le capital».
Selon Statistiques Canada, un étudiant universitaire au Canada a déboursé en moyenne 200$ de plus en 2009-2010 qu’un an auparavant. Un étudiant canadien paie actuellement entre 2415$ et 6307$ pour une année universitaire. C’est en Ontario que les frais sont les plus élevés, alors que les étudiants québécois bénéficient du réseau le moins coûteux. Ces chiffres ont été publiés par Statistiques Canada dans son bulletin officiel de septembre.
L’Association générale étudiante de l’Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse affirme qu’il «n’est pas tout à fait précis» de dire que les frais n’ont pas augmenté du tout en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve Labrador. Le «4,5%» de baisse de frais ne soulagera pas le porte-feuille des étudiants si des frais afférents et les autres dépenses universitaires connexes augmentent.
En novembre aura lieu une réunion des différents acteurs de l’éducation du Québec pour déterminer du montant et des modalités des futures hausses des frais de scolarité. Les étudiants attendent avec impatience les conclusions de cette rencontre.
Laisser un commentaire