Hausse des frais de scolarité
Les regroupements étudiants nationaux n’ont pas digéré l’annonce de la poursuite de la hausse des frais de scolarité en 2012. Boycottage, pétitions, campagnes d’information, manifestations, rassemblements… Cet automne, ils mettront tout en œuvre pour afficher leur mécontentement envers le gouvernement.
L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), la Table de concertation étudiante du Québec (TACEQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) s’opposent catégoriquement à la poursuite de la hausse des frais annoncée lors du dernier budget provincial, au printemps 2010.
Le gouvernement libéral n’a pas précisé le montant de la hausse. Qu’elle soit élevée ou non, l’ASSÉ, la FECQ, la TACEQ et la FEUQ la rejettent d’un bloc. D’après eux, toute augmentation des frais constitue une entrave à l’accessibilité aux études supérieures. La FECQ mènera d’ailleurs une vaste campagne pour informer les étudiants de la situation. «Déjà, depuis 2007, les frais augmentent de 50 dollars par session, pour un total de 500 dollars par session, en 2012. C’est une hausse cumulée. Ça n’a pas beaucoup été compris dans la communauté étudiante», fait savoir le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin.
Au total, les quatre coalitions représentent plus de 250 000 étudiants, provenant du milieu collégial et universitaire de partout au Québec.
Mobilisation
D’entrée de jeu, la FECQ et la FEUQ invitent la population à signer une pétition mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale, pour signaler leur opposition à cette nouvelle mesure.
L’ASSE manifestera son mécontentement à plus d’une occasion, notamment par l’entremise d’un mouvement d’action nationale prévu pour la fin du mois de novembre.
Forums spéciaux sur l’éducation
La ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, a fait l’annonce d’une série de quatre rencontres entre partenaires pour discuter de sujets qu’elles considèrent cruciaux pour l’avenir de l’éducation. La deuxième rencontre se tiendra d’ici la fin de l’automne et portera sur la question de la performance et du financement des universités.
Le président de la FEUQ, Louis-Philippe Savoie a vivement critiqué cette initiative, la qualifiant d’un simple «exercice de relations publiques». «On peut se présenter tout en étant en désaccord et on prendra les moyens nécessaires pour se faire entendre», a-t-il affirmé en entrevue, confirmant du même coup la présence de son organisation aux rencontres.
L’ASSE entend boycotter, voire «perturber» ces évènements. «Ça nous mènera à rien, puisque c’est comme si on donnait au départ le feu vert à la hausse des frais prévue pour 2012», commente son secrétaire aux communications, Gabriel Nadeau-Dubois.
Pour sa part, la FECQ craint que les rencontres ne s’attardent trop sur les doléances des administrateurs du réseau universitaire et pas assez sur l’ensemble des problèmes affectant le milieu de l’éducation.
La TACEQ redoute que ces exercices de consultation ne se limitent trop sur la question du financement des universités et sur les modalités d’une nouvelle hausse des frais. Elle souhaite plutôt, tout comme l’ASSÉ, la tenue d’états généraux sur l’éducation, pour faire le point sur l’avenir à long terme de l’éducation au Québec.
Une grève pour l’automne?
Jusqu’à ce jour, aucune des quatre coalitions n’a prévu de grève générale illimitée pour cet automne et l’hiver prochain. «On retrouve seulement deux lignes dans le budget qui font référence à une hausse des frais, indique le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin. Ce serait illogique de planifier quelque chose d’aussi lourd. Il faut plutôt démontrer notre capacité de mobilisation.»
Même son de cloche du côté de la FEUQ, qui juge prématuré tout mouvement de grève. «On s’attend à ce qu’il y ait un changement de politique en 2012. Attendons de voir ce qu’il en sera», indique Louis-Philippe Savoie.
L’ASSE tient toutefois à mettre en garde le gouvernement. «Après une escalade de moyens de pression, si les libéraux refusent toujours de nous écouter, la grève peut faire partie de nos options», avertit Gabriel Nadeau-Dubois.
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