Pas de soutien pour les Jeux de la communication
Après des mois de négociations, les Jeux de la communication ne se dérouleront finalement pas à l’UQAM. L’Université se prive ainsi d’un événement d’envergure et laisse le comité organisateur mécontent.
Photo Naël Shiab
À quelques semaines du lancement des Jeux franco-canadiens de la communication, le comité organisateur (CO) doit se rendre à l’évidence: l’événement n’aura pas lieu à l’UQAM. Après une valse administrative de plusieurs mois, les négociations entre le CO, les Services à la vie étudiante (SVE) et l’Association facultaire étudiante des lettres, langues et communication (AFELLC) se sont soldées par un échec. À moins d’un revirement de situation, les Jeux devront donc se trouver un abri de fortune.
Il s’agit pourtant d’un événement d’envergure pour une université. Avec un budget avoisinant les 100 000 dollars et des participants en provenance de tout le pays, ces Jeux sont une référence pour les étudiants en communication. La compétition, qui change d’université hôte chaque année, devait avoir lieu du 4 au 8 mars à l’UQAM.
La frustration est grande pour le CO, qui travaille sur le projet depuis plus de sept mois. «On est diplômés de l’UQAM, c’est elle qui nous a formés et on est fiers de la représenter. Mais on est aussi très déçus qu’elle ne nous ait pas fait confiance», soupire le coprésident, Mathieu Waddell. La déception est d’autant plus grande que la délégation uqamienne a remporté neuf des douze derniers Jeux.
Les négociations avec les SVE ont pourtant débuté en mai. Pour être accepté comme projet étudiant, l’événement devait répondre à certaines conditions préalables. Une exigence a toutefois bloqué les procédures: le formulaire d’engagement de responsabilité, destiné à l’AFELLC, n’a jamais été signé.
Ce document impliquait qu’en cas de problème financier ou matériel, l’AFELLC devait en assumer la responsabilité légale. L’association étudiante n’était pas prête à remplir de telles obligations, d’autant plus que l’événement est réputé pour être particulièrement festif. «On connaît l’ampleur des Jeux. On s’est demandé: est-ce que l’AFELLC a les reins assez solides pour les soutenir?» indique le responsable aux affaires académiques, Laurent-Simon Lapierre.
Selon lui, l’Association s’est retrouvée dans une situation délicate. Si elle signait le formulaire, les organisateurs des Jeux se dégageaient de toute responsabilité. «Ça aurait été à l’UQAM et l’AFELLC de résoudre les problèmes. Parce que, comme des membres du CO me l’ont souligné, ils peuvent disparaître, faire faillite, mais en tant que personne, ils n’ont à rien à craindre. Tu me dis ça et tu veux que je signe ta lettre?»
Bien que l’AFELLC ait eu pour mandat de ses membres de participer activement aux Jeux lors de sa dernière assemblée générale, des incohérences dans le projet ont soulevé des réticences dans l’exécutif de l’Association. Dans un document envoyé à l’AFELLC et au CO, les SVE indiquent qu’en 1997, la fondatrice des Jeux s’était endettée de près de 20 000$ «pour réclamations diverses et poursuites multiples à la cour des petites créances». De plus, la note soulignait plusieurs négligences dans la comptabilité de l’événement. Depuis 2006, aucune mise à jour n’avait été faite dans les dossiers financiers.
Rendez-vous manqué
À défaut de prendre la responsabilité légale de l’évènement, des fonds devraient sans doute être accordés pour aider à la bonne réalisation du projet. «Les Jeux de la com, on les veut à l’UQAM, soutient Laurent-Simon Lapierre. C’est ridicule que la meilleure université franco-canadienne dans le domaine de la communication ne puisse pas les recevoir.» Des associations modulaires pourraient également apporter un soutien financier.
Heureusement pour les participants, les organisateurs avaient préparé un plan B, au cas où l’UQAM n’appuierait pas le projet. Néanmoins, même si la viabilité des Jeux n’est pas mise en péril dans l’immédiat grâce aux différents commanditaires, l’explosion des coûts est inévitable. «Si on avait été accepté comme projet étudiant, l’amphithéâtre du Cœur des sciences nous aurait coûté 450$. Mais maintenant, en tant que projet externe, c’est à peu près à 800$», relève le coprésident, Mathieu Waddell.
Malgré les difficultés, le CO ne baisse pas les bras et espère pouvoir créer des Jeux aussi utiles et plaisants pour les participants que les années précédentes. «Les Jeux ne sont absolument pas annulés. On va les faire, ça va être les Jeux de la communication à Montréal.» Bien qu’il ne sache pas encore si des épreuves vont se dérouler entre les murs de l’Université, le coprésident affirme que «le nom de l’UQAM va disparaître du projet».
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