C’est un retour au bercail réussi pour The Besnard Lakes. Samedi soir, la formation fondée dans le Mile End a offert une prestation de deux heures combinant nouveautés et classiques de son répertoire.
Invité dans le cadre du festival M pour Montréal, The Besnard Lakes est venu présenter son dernier opus, The Besnard Lakes are the Ghost Nation. Dans cet album imprégné de messages de désillusion et d’apathie envers le monde qui nous entoure, le couple à la genèse du groupe, Jace Lasek et Olga Goreas, a offert au public une prestation hors pair. Les voix plaintives du duo se sont noyées dans les riffs distorsionnés et les arrangements du synthétiseur.
La formation a accueilli son public d’initié(e)s avec l’atmosphérique Like The Ocean, Like The Innocent, un morceau de six minutes qui a mis les bases d’une soirée qui allait être tout sauf ordinaire. Elle a enchaîné avec quelques pièces de son plus récent album, telles que Calling Ghostly Nation, Into Oblivion et In Hollywood. Lors de la prestation de ces trois hymnes, la synergie qui régnait entre les quatre membres du groupe était évidente. Moment fort du concert : l’interprétation sentie du succès Give Us Our Dominion, qui a démontré l’ampleur du registre vocal du chanteur, Jace Lasek.
Synchronicité
Tout au long du spectacle, le groupe a tenu à maintenir une ambiance sonore propre à leur style qui dictait les pièces choisies. Des pièces longues et envoûtantes montent en intensité de minute en minute. Surtout connu pour ses chansons longues et ambiantes, The Besnard Lakes a démontré qu’il se souvenait de ses racines. Des arrangements très planants aux crescendos poussés par les voix du couple Lasek-Goreas, le public était sur le qui-vive, et ce, pour l’entièreté de la prestation.
Il était évident que le groupe était content d’être de retour chez-soi. Autant Jace que Olga prenaient le temps de communiquer avec la foule. Chaque intervention était décontractée et permettait à la salle de se sentir en communion avec le chanteur principal et la chanteuse principale.
Pour Jace Lasek, la présence de son groupe à M pour Montréal est « la parfaite synchronicité ». « [M pour Montréal] nous a aidés à nous établir. Ça [a] été un tremplin pour se faire connaître comme groupe international », explique-t-il. Fait intéressant : The Besnard Lakes était de la première édition de M pour Montréal, festival qui fête cette année ses 20 ans.
D’après Lasek, le spectacle de samedi à la Sala Rossa dans le Mile End est un retour à un endroit qu’il chérit beaucoup. « L’intérieur de la Sala se retrouve à l’intérieur de la pochette de notre premier album. C’est un lieu spécial pour nous », raconte-t-il.
« Son de Montréal »
La venue de The Besnard Lakes dans ce quartier est un retour dans le temps pour le groupe, aux années du « son de Montréal », une étiquette qui a côtoyé la ville et le Mile End pendant plusieurs années. « Quand nous sommes [arrivés] sur la scène [musicale], Montréal vivait une sorte de frénésie », ajoute Lasek.
Une effervescence qui a vu naître des groupes comme The Dears, Arcade Fire, Wolf Parade ou encore The Barr Brothers. « Tout le monde voulait écouter des groupes de Montréal. C’était comme une petite explosion musicale similaire [à ce que] Seattle à vécu », explique Lasek. Il fait référence à l’engouement qu’a connu la ville de Seattle au moment où sont apparus sur la scène des groupes comme Nirvana, Pearl Jam ou Soundgarden.
Les deux premières parties qui ont entamé la soirée avec deux styles musicaux aux antipodes ont fait bonne impression au public. SAMWOY a mis la table en première partie du spectacle avec son grunge punk irrévérencieux et le groupe anglais Total Fucking Darkness a suivi avec un mélange de house et de musique électronique entrainante.



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