Plus d’un millier d’étudiant(e)s ont défilé dans les rues du centre-ville de Montréal mardi pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien et dénoncer les représailles militaires d’Israël, deux ans jour pour jour après la prise d’otages du Hamas.
À l’UQAM, quatre associations étudiantes ont participé à la grève : l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE), l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH), l’Association facultaire des étudiants et étudiantes en science politique et droit (AFESPED) ainsi que l’Association étudiante modulaire de science politique (AEMSP).

Plusieurs associations étudiantes, à l’UQAM comme ailleurs au Québec, réclament que les institutions d’enseignement retirent leurs investissements des entreprises israéliennes et mettent fin à tout partenariat direct ou indirect avec l’État hébreu.
Pour sa part, l’UQAM n’a aucune entente avec des universités israéliennes, a pu confirmer le Montréal Campus en décembre dernier, mais l’Université fait affaire avec des entreprises jugées « complices » du projet de colonisation israélien par certain(e)s.
Cette mobilisation, organisée par la Coalition des luttes anticapitalistes et le collectif Désinvestir pour la Palestine, s’inscrit dans la continuité de deux journées de grève débutées lundi. Celles-ci ont impliqué plus de 81 000 étudiant(e)s à travers le Québec, dont 9 000 de l’UQAM, selon le comité organisateur.
Manifestation sur les campus montréalais
Des militant(e)s se sont rassemblé(e)s dès lundi dans l’agora du pavillon Judith-Jasmin de l’UQAM, décorée pour l’occasion de drapeaux palestiniens et d’affiches dénonçant le « génocide » en cours, avant de rejoindre les autres universités dans les rues du centre-ville sous une fine pluie d’octobre.
« Au secondaire, on ne nous laissait pas organiser ce genre d’actions. Maintenant que je suis au cégep, je veux parler, manifester et essayer de faire changer les choses », explique Amina Halimi, étudiante au cégep Marie-Victorin venue manifester mardi.
En fin de matinée, les rues autour de l’Université Concordia se sont transformées en un flot de pancartes, de drapeaux et de keffiehs aux couleurs vives de la Palestine, tranchant avec le ciel gris. Les manifestant(e)s ont ensuite marché jusqu’au campus de McGill avant de se diriger vers le square Victoria.
La mobilisation s’est déroulée dans une ambiance pacifique, mais énergique, rythmée par des slogans tels que « Libérez la Palestine » et « Fin au génocide ».
« Plusieurs pensent que les manifestations ne servent à rien et que Concordia ou McGill ne rompront pas leurs liens avec Israël, mais en mettant de la pression et en montrant que les étudiants sont unis pour la cause, les choses peuvent changer », estime une étudiante de la faculté d’anglais de Concordia, qui a préféré garder l’anonymat par crainte de représailles.

« Ce qu’on voit en ce moment, c’est la mort de nombreux travailleurs et travailleuses de la santé, délibérément pris pour cible. Nous nous opposons à ces attaques et défendons le droit à la justice et à l’accès universel aux soins », souligne Ahmed Osman, représentant aux affaires externes de l’Association des étudiantes et étudiants en médecine de l’Université de Montréal.
De l’autre côté de la rue, un contre-rassemblement se tenait également, avec notamment la présence du groupe The StartUp Nation Montreal, un club israélien des universités Concordia et McGill. Une trentaine de participant(e)s y brandissaient des drapeaux du Québec et d’Israël, tandis qu’un camion diffusait des images des otages détenus par le Hamas et des slogans partisans.
« Nous sommes ici pour nous opposer au terrorisme que [les manifestant(e)s en solidarité à la Palestine] là-bas soutiennent », a expliqué un étudiant de Concordia préférant garder l’anonymat.
Les rassemblements en solidarité avec la Palestine se sont ensuite prolongés à la Place-des-Arts jusqu’à 23 h, sous une pluie battante qui n’a pas découragé la foule.
Forte présence policière sur les campus
Cette journée de grève a été marquée par une forte présence policière à Montréal. Que ce soit sur les campus des universités Concordia ou McGill, les forces de l’ordre étaient massivement déployées et suivaient de près les mouvements des manifestant(e)s.

À l’UQAM, cette présence s’est également fait sentir au moment où deux agents du Service de police de la Ville de Montréal sont même entrés dans l’université, un geste fermement dénoncé par l’AFESH.
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