Le Bureau des services-conseils de l’UQAM ne propose aucune forme de soutien psychologique spécialisé pour les étudiant(e)s aux prises avec des troubles de comportements alimentaires (TCA). C’est ce qui a poussé une étudiante à fonder le centre de ressources COPAIN, pour accompagner les uqamien(ne)s qui vivent avec des TCA.
« Une des raisons pour lesquelles j’ai voulu créer COPAIN, c’est qu’il y a zéro ressource [à l’UQAM], mais beaucoup de besoins », explique l’ancienne nutritionniste et maintenant doctorante en psychologie à l’UQAM, Juliette Casgrain. En étant au fait de l’important nombre d’étudiant(e)s qui ont recours à de l’aide psychologique à l’extérieur de l’université chaque année, elle a fondé le Centre d’orientation pour les problèmes alimentaires, l’image corporelle et la nutrition de l’UQAM (COPAIN).
Il est surprenant, selon Sophia Zito, ambassadrice de l’organisme Anorexie et boulimie Québec (ANEB) et mère d’une jeune femme qui souffre d’anorexie depuis dix ans, que l’UQAM n’offre aucunes ressources spécialisées. Elle souligne que la grande majorité des 300 000 Québécois(es) qui souffrent de TCA ont entre 14 et 25 ans.
Pour elle, la prévention et la sensibilisation sont cruciales. Il faut « briser le silence », parce que les ressources spécialisées en TCA au Québec sont peu nombreuses et les temps d’attente sont énormes.
À titre indicatif, l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et le centre hospitalier universitaire Sainte-Justine offrent respectivement 6 et 15 lits pour les cas sévères, pour desservir l’ensemble du Québec.
L’ambassadrice d’ANEB souligne que les consultations externes, que les personnes qui attendent pour des consultations externes, celles qui ne requièrent pas d’hospitalisation ou de service d’urgence, peuvent patienter deux ans. À son avis, il vaut mieux prévenir que guérir.
De l’aide par et pour les étudiant(e)s
Le groupe étudiant COPAIN offre plusieurs ressources à l’UQAM, comme des conférences et, bientôt, des groupes de soutien, animés par des pair(e)s aidant(e)s qui ont reçu une formation. Tous les membres sont bénévoles. « On veut montrer aux gens qui vivent de la détresse en lien avec leur alimentation ou leur image corporelle que c’est correct d’en parler, qu’il y a d’autres personnes qui en vivent aussi », explique Juliette Casgrain. Le but de COPAIN est de créer un espace d’écoute et d’acceptation.
« Les troubles alimentaires, c’est large. Chaque condition peut demander un plan d’intervention qui est complètement différent », explique Juliette Casgrain. Selon elle, les ressources spécialisées d’aide psychologique sont difficiles à intégrer au sein de l’organisation de l’UQAM, puisque ceci demanderait trop de moyens.
Dans un courriel, la directrice des relations publiques de l’UQAM, Jenny Desrochers, précise que « le Bureau est doté d’une équipe multidisciplinaire en relation d’aide » et propose cinq rencontres individuelles avec un(e) professionnel(le) du Bureau à chaque personne étudiante de l’UQAM.
Briser le silence
« C’est difficile de voir comment tu vas t’en sortir quand tu as un trouble alimentaire, parce que tu as besoin de lui. Moi, c’était pour me sentir en contrôle de mon anxiété », confie Léa Hains, étudiante au Cégep du Vieux Montréal. Pour elle, le trouble alimentaire était synonyme d’anxiété sociale, mais surtout d’isolement. Le milieu scolaire a grandement exacerbé son TCA, dit-elle.
Le sentiment de solitude est un aspect mentionné dans des centaines de témoignages de personnes aux prises avec un TCA, dont Léa. Après avoir appris l’existence de COPAIN, la future étudiante de l’Université de Montréal dit soutenir l’initiative et considère qu’elle sera grandement bénéfique pour créer un esprit de communauté et d’efforts partagés vers la guérison, le tout dans le milieu scolaire, milieu qui est anxiogène pour de nombreuses personnes. « Il faut en parler », réitère-t-elle en référant aux TCA.
Elle mentionne également avoir eu recours au service de clavardage en ligne de l’ANEB, une ressource offerte depuis 2017 par l’organisme. Derrière l’écran se trouvent des intervenant(e)s qui possèdent tous et toutes de l’expérience dans le domaine de la relation d’aide.
Ressources disponibles
Ligne d’écoute et service de textos de l’ANEB
Téléphone : 514 630-0907
Textos : 1 800 630-0907
COPAIN (pour les étudiant(e)s de l’UQAM)
Local : A-M820
Courriel : copain.uqam@gmail.com
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