La démocratie étudiante n’est pas une sous-démocratie. S’y impliquer est essentiel pour devenir un(e) citoyen(ne) démocratique responsable.
Je ne vais pas à toutes mes assemblées générales (AG). Scandale! Avec nos vies débordées, c’est facile de prioriser autre chose. Mais c’est payant d’y aller.
Exercer son droit de vote étudiant n’est pas une mauvaise habitude à prendre. Voter, non seulement, ça permet d’exprimer son opinion sur des enjeux importants, mais ça contribue aussi au bon fonctionnement de notre société, en préservant la vitalité de la démocratie.
C’est vrai, je me suis inspirée du site d’Élections Québec pour l’écriture de cette dernière phrase. Mais voter, ce n’est pas seulement aux élections provinciales ou fédérales.
Les associations étudiantes prennent des décisions qui affectent directement la vie de leurs membres : faire la grève, gérer l’argent des cotisations, prendre position sur des enjeux importants, etc. Donner son opinion en tant qu’étudiant(e) – qui paie des frais à l’association – est nécessaire pour qu’un comité exécutif reste fidèle aux souhaits de ses membres.
C’est pertinent d’être entouré(e) de personnes qui partagent leurs opinions, qu’on soit d’accord ou pas. Une assemblée générale, c’est une consultation avec les membres d’une organisation, c’est important de s’y rendre et de s’exprimer.
L’importance de débattre est reconnue par le programme du ministère de l’Éducation pour l’enseignement du français au secondaire. « Confronter et défendre des idées » est une des compétences de l’expression orale.
C’est justement l’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED) qui convoquait ses membres à une AG en octobre dernier. Sur l’affiche, on voyait une bouche grande ouverte avec une bulle qui disait « Exprime-toi, viens! »
Reste que le fonctionnement des assemblées générales est parfois difficile à suivre. Avis de motions, quorum, amendement : c’est facile de s’y perdre. Pourtant, c’est bien plus utile qu’on le pense d’y être familier.
Les AG suivent les principes des assemblées délibérantes. Le premier qui a détaillé ces principes est le notaire Victor Morin, dans son livre Le Code Morin. Encore aujourd’hui, c’est la procédure utilisée dans la plupart des assemblées délibérantes.
Il y a de grandes chances que vous assistiez à une AG après votre sortie de l’université. Les syndicats, les coopératives et certains organismes communautaires sont soumis aux mêmes principes d’assemblées que les associations étudiantes.
Selon le ministère du Travail, 40 % des Québécois(es) sont syndiqué(e)s. Deux Québécois(es) sur cinq doivent donc comprendre les principes d’assemblées délibératives pour s’assurer que leur voix compte pendant un débat sur leurs conditions de travail.
En plus, grâce aux nouvelles technologies, il est plus facile de s’impliquer, notamment avec la tenue des AG en comodal. Alors que plusieurs prônent leur accessibilité, d’autres se braquent et disent que cette pratique est antidémocratique.
Jacynthe Lussier, étudiante en sciences sociales, s’est déjà prononcée sur le sujet dans « Les assemblées générales comodales sont-elles antidémocratiques ? », dans le média uqamien Union Libre.
« Il arrive souvent que la partie en ligne des assemblées semble déconnectée de la partie en personne, rendant l’échange, la participation égale, et parfois la compréhension plus ardue », explique Jacynthe Lussier dans son texte.
Selon elle, les AG comodales ne sont pas démocratiques, mais ont le potentiel de le devenir. Bien qu’elle valide certains arguments évoqués par les réfractaires, elle rappelle la nécessité pour les associations de s’adapter aux changements technologiques.
« Ce type d’assemblée semble devenir le nouveau standard pour nos associations, alors autant s’y lancer pleinement, pour se donner la chance d’en faire quelque chose de bien. » Je n’aurais pas mieux dit.
Et là, loin de moi l’idée de vous raisonner! Comme je vous l’ai dit plus tôt, je ne vais pas à toutes mes assemblées générales. Les AG, ça peut être long, lourd et compliqué. Mais comprenez-moi bien, c’est rentable de s’y présenter. Après tout, la démocratie est le devoir de chacun(e).
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