Magazines à potinsEn papier et en santé

Des tirages papier qui se maintiennent et des publications constantes sur les réseaux sociaux ; Les magazines à potins vont bien, malgré la crise des médias. 

L’engouement pour ce type de publications, même celles en papier, est unique en son genre, selon le professeur à l’Université McGill et spécialiste des médias de sensation Will Straw.

D’après lui, les magazines à potins sont regardés de haut par certain(e)s. Malgré cela, ils restent une bonne façon de promouvoir la culture d’ici. « Le Québec est peut-être l’un des seuls endroits où il y a encore un lectorat pour ce genre de publications. Par exemple, Échos Vedettes existe depuis 60 ans et est toujours lu », explique-t-il.

En revanche, le vedettariat s’est mondialisé – la population s’intéresse davantage aux vedettes hollywoodiennes. Les Québécois(es) sont bien touché(e)s par cette mondialisation, mais les vedettes québécoises demeurent dans la mire du public, précise-t-il. 

Toujours un intérêt

Les magazines à potins peuvent même être une façon de maintenir cet intérêt pour les vedettes québécoises et, de ce fait, pour la musique et la télévision d’ici. Toutefois, la façon de les consommer a changé pour certain(e)s jeunes.

Éliane Gosselin, 23 ans, étudiante en année sabbatique, mentionne que, depuis le blocage des nouvelles sur Facebook et sur Instagram, elle s’informe davantage sur TikTok et sur Reddit. Elle, qui raffole des potins, trouve que l’information est plus « juteuse » sur ces sites et qu’on y utilise moins les pièges à clics. 

Elle affirme qu’il est autant possible de trouver de l’information sur les vedettes et les influenceurs et influenceuses québécois(e)s que sur leurs homologues internationales et internationaux. L’intérêt est toujours présent, les gens ont simplement recours à d’autres types de médias. 

Sylvie Bourgeault, directrice de publications pour le groupe TVA publications – qui produit les magazines 7 jours, Échos Vedettes, La Semaine et TV Hebdo – affirme que les consommateurs et consommatrices de contenu imprimé sont majoritairement des personnes vieillissantes. 

Cependant, il y a une clientèle très variée pour les éditions spéciales, comme les publications sur les intrigues d’émissions de télévision populaires, telles que Stat et Indéfendables ou les couvertures d’évènements tapis rouge.

« Ces médias permettent de créer un lien entre les artistes et le public – un lien qui peut être négatif ou non selon la perception – qui aide à garder l’intérêt pour le monde culturel et public québécois », mentionne Arianne Lebreux-Ebacher, journaliste à la rédaction pour 7jours.ca, la filiale Web de TVA publications.

Une différente façon de faire

Les journalistes des magazines à potins ont acquis une réputation de « cowboys », selon Jean-François Brassard, journaliste pour Échos Vedettes, une réputation qui est liée à des histoires de journalistes de tabloïdes britanniques ou américains qui sont prêts à laisser de côté le respect de la vie privée pour tenter d’obtenir un bon scoop.

« Au Québec, on doit faire ça un peu différemment qu’aux États-Unis, par exemple. On ne peut pas être trop méchants, puisqu’il ne faut pas aliéner ces personnes »

Will Straw

« Il y a beaucoup plus de liens entre le monde des vedettes et les publications », ajoute-t-il.

« C’est un petit milieu, tout le monde se connaît. Un journaliste qui est trop vicieux ne ferait pas long feu dans le métier », indique le journaliste Jean-François Brassard.

Des vedettes si proches

Contrairement aux vedettes hollywoodiennes, il y a une proximité entre la population québécoise et le vedettariat québécois. Les gens ont beaucoup plus de chances de les croiser dans la rue, par exemple.

Sylvie Bourgeault explique que cette proximité fait en sorte que le contenu est aussi un peu différent : on ne veut pas détruire la réputation des personnes sur qui on écrit. « Les gens au Québec aiment leurs vedettes, ils veulent pouvoir mémérer à propos d’elles, mais ne veulent pas non plus que tu ailles trop loin. »

« Il y a un plus grand sentiment de proximité avec le milieu des artistes », raconte Arianne Lebreux-Ebacher. « Tu aimes un acteur, tu vas suivre ses émissions et le contenu sur son travail, ce qui contribue à alimenter un intérêt et une curiosité qui donnent du jus au showbiz », ajoute-t-elle.

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