La Coupe d’Afrique des nations rassemble cultures et passions

Disputée tous les deux ans, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) oppose les 24 meilleures équipes nationales de soccer africaines. L’engouement pour cet événement sportif se propage jusqu’aux résidences Saint-Urbain de l’UQAM, où des étudiant(e)s de tous les horizons se rassemblent pour suivre la compétition.

La CAN 2023, qu’accueille cette année la Côte d’Ivoire, jouit de plus en plus d’une reconnaissance internationale, en raison des nombreuses diasporas africaines sur la planète. Avec son importante communauté maghrébine, Montréal n’échappe pas à cette effervescence autour de la CAN.

À l’intérieur même des murs des résidences de l’UQAM, le tournoi sur toutes les lèvres des expatrié(e)s africain(ne)s. Au rez-de-chaussée, les drapeaux des 24 nations participantes sont affichés et une télévision est disponible dans le salon communautaire pour regarder les parties de soccer. 

« Je ne suis pas surpris de l’engouement. Il y a beaucoup de Marocains, de Tunisiens, d’Algériens. Ce sont eux qui ont installé les drapeaux », explique Nissa Ferraguig, un résident d’origine algérienne.

« Pourquoi regarder les matchs individuellement, alors qu’on peut le faire en groupe ? »

– Nissa Ferraguig

L’analyste de soccer à RDS et BPM Sports Sydney Fowo abonde dans le même sens. « Avec 24 équipes, il y a de nombreuses communautés qui sont impliquées dans la CAN. C’est un moteur de fierté et de patriotisme. »

La frénésie de la CAN, on la perçoit également au sein des membres de l’Association des étudiants africains de l’UQAM (ASEAUQAM). Cette dernière a créé un groupe WhatsApp dans lequel « l’engouement pour la CAN se ressent énormément », explique Gnonsian Basile Casea, vice-président des communications de l’association. « À chaque fois qu’il y a des matchs des pays qui sont représentés dans le groupe, il y a tout le temps des gens qui font des blagues sur les équipes qui ont perdu », ajoute-t-il en riant.

Sydney Fowo pense même que l’excitation des Africain(ne)s est « largement supérieure » à celle des Européen(ne)s durant l’Euro. « Au travers des équipes nationales, il y a beaucoup de projections qui se font dans la population et c’est vraiment une manière de montrer qui on est au monde. »

Partage de la culture

L’engouement pour la CAN ne touche pas seulement les communautés africaines.  Suleiman Sankhon, un étudiant d’origine guinéenne qui habite également dans les résidences Saint-Urbain, observe un réel intérêt de plusieurs autres résident(e)s envers la compétition.

« Aux résidences, on ressent une culture diversifiée. Même les personnes d’origine québécoise regardent la CAN avec nous. C’est vraiment bien de se retrouver dans un milieu comme ça, interactif et interculturel », souligne-t-il.

Selon lui, cet esprit de partage existe également dans les couloirs de l’UQAM. « On voit souvent les Québécois échanger avec des Africains autour de la CAN », dit-il.

L’Afrique sous les projecteurs

Les succès récents de l’équipe marocaine, qui a atteint les demi-finales de la Coupe du Monde 2022, attirent l’attention de la planète soccer vers le continent africain. Surnommés les Lions de l’Atlas, ses joueurs, à la fois talentueux et divertissants, ont été les premiers à atteindre le carré d’as du prestigieux tournoi.

« En apprenant que cette équipe marocaine joue à la CAN, les gens commencent à suivre cette compétition-là », déclare M. Fowo. « Il y a deux ans, quand la CAN était au Cameroun, il n’y avait pas grand monde qui me posait des questions sur la compétition. Maintenant, qu’un média comme le Montréal Campus veuille en parler, ça dit tout. »

L’analyste ajoute que les communautés africaines s’intègrent bien au Québec grâce à la langue commune. « À Montréal, on a la chance d’avoir plusieurs communautés francophones, comme des Marocains, des Algériens, des Ivoiriens, des Camerounais, des Sénégalais et des Congolais. »

Une meilleure accessibilité

Depuis plusieurs années, il est plus facile de regarder les matchs de la Coupe d’Afrique des nations. « La CAN est moins abstraite maintenant en raison de la présence de gros télédiffuseurs qui diffusent les matchs en direct comme beIN SPORTS et Canal+ », soutient Sydney Fowo.

De plus, l’ASEAUQAM a organisé son premier événement, au restaurant Le Bled Resto Lounge, pour le match du 29 janvier entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire. « On va continuer à diffuser les autres matchs », affirme Gnonsian Basile Casea.

La finale de la Coupe d’Afrique des nations aura lieu le 11 février à 15 h.

Mention photo : Chloé Rondeau

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