Des déplacements plus longs depuis le REM

Des étudiants et des étudiantes qui transitent quotidiennement entre la Rive-Sud et le centre-ville de Montréal déplorent que l’arrivée du Réseau express métropolitain (REM) ait rallongé, voire compliqué, leurs déplacements.

Alyssa Vézina, étudiante au baccalauréat en relations internationales et droit international à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), affirme que ses déplacements sont devenus difficiles à gérer depuis l’apparition du REM. « Les autobus qui font la liaison entre Chambly et le REM passent aux 30 minutes. Après, il faut prendre en compte les transferts entre le bus et le REM ainsi que celui du REM au métro », explique l’étudiante. 

Cette dernière affirme que la route entre son domicile et l’UQAM s’est allongée d’une vingtaine de minutes par jour depuis l’arrivée du REM. L’ajout d’un nouveau transfert ainsi que le temps de déplacement à la marche entre la station Gare centrale du REM et la station de métro Bonaventure rendent son voyagement plus ardu. 

« L’an dernier, ça me prenait 40 minutes pour me rendre à l’école. Aujourd’hui, ça tourne autour d’une heure à une heure et demie », témoigne pour sa part Émilie Boulay, étudiante au baccalauréat en administration des affaires à HEC Montréal. 

Jusqu’à la fin du mois d’août, l’étudiante pouvait monter à bord de l’autobus 400 ou 401 au terminus Chambly et se rendre directement au terminus Centre-ville, d’où elle pouvait rejoindre la station Bonaventure du métro de Montréal. Or, depuis l’arrivée du REM, les lignes 400 et 401 ne sont plus en service.

Fin de la voie réservée sur le pont Samuel-De Champlain

C’est le 25 août que le dernier autobus a pu circuler sur la voie réservée du pont Samuel-De Champlain. Depuis, les lignes d’autobus d’Exo et du Réseau de transport de Longueuil (RTL) terminent leur route à l’une des trois stations du REM à Brossard. Désormais, les autobus sont seulement admis sur le pont lorsque le REM tombe en panne. Seule la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu possède encore une liaison avec le centre-ville de Montréal. 

Toutefois, la fin de la voie réservée et la réduction de la fréquence des autobus en direction de Montréal causent leur lot d’inconvénients. Des étudiants et des étudiantes rencontré(e)s par le Montréal Campus affirment que la durée moyenne de leurs déplacements s’est allongée et que les autobus sont parfois surchargés.

Rouler plus longtemps pour se rendre au REM

Depuis qu’il poursuit des études postsecondaires, Etienne Decelles fait l’aller-retour entre son domicile de Sainte-Angèle-de-Monnoir, un village situé à une vingtaine de kilomètres à l’est de Chambly, et Montréal. Il utilisait lui aussi les circuits 400 et 401 à partir du terminus Chambly.

« Maintenant, je me dirige en voiture jusqu’à Brossard au lieu de m’arrêter à Chambly. Ça me permet de sauver un transfert, mais au bout du compte, j’utilise plus ma voiture dans mes déplacements », relate Etienne Decelles. En prenant la décision de se rendre directement à la station Brossard du REM, l’étudiant ne voit pas de changement majeur dans son temps de déplacement. 

L’heure du premier bilan

« Durant l’heure de pointe, l’achalandage du REM s’apparente à celui de la ligne orange », affirme Etienne Decelles. « C’est plein, mais tout le monde finit par se trouver une place assise en cours de route », relativise Alyssa Vézina. 

Le gestionnaire du métro léger, CDPQ Infra, affirme qu’en date du 13 septembre, le REM affichait un taux d’efficacité de 99 %. Entre son inauguration et cette date, le REM est donc resté en panne durant un total de huit heures. 

Etienne Decelles et Alyssa Vézina affirment ne pas avoir eu de réels enjeux par rapport à l’efficacité du REM. « Une fois, nous nous sommes arrêtés pendant une minute. Sinon, j’ai vécu une deuxième panne, mais des autobus sont venus nous chercher rapidement », évoque Etienne Decelles.

Émilie Boulay a un discours différent. « En trois semaines, j’ai vécu trois arrêts de service. Une fois, nous sommes restés cloués à la Gare Centrale pendant 20 minutes. Par la suite, nous sommes tombés en panne en cours de chemin, et ce, à deux reprises. Ça a pris entre cinq à 10 minutes avant que le REM redémarre », raconte-t-elle.

D’ici 2024, le REM sera composé de deux antennes additionnelles reliant Brossard, Deux-Montagnes et l’Ouest-de-l’Île. Une antenne en direction de l’aéroport Montréal-Trudeau devrait être inaugurée en 2027. À terme, le REM sera aussi connecté aux lignes verte et bleue du métro de Montréal (respectivement aux stations McGill et Édouard-Montpetit).

Mention photo : Élizabeth Martineau | Montréal Campus

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