Festival Coup de cœur francophone : une ode à l’amitié signée Étienne Coppée

La métropole montréalaise était conviée à la grand-messe d’Étienne Coppée le 10 novembre dernier à l’occasion du festival Coup de cœur francophone (CCF). Abrité(e)s sous les remparts de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Montréal, les spectateurs et spectatrices ont assisté à un spectacle intime tout en douceur donné par l’artiste et ses multiples collaborateurs et collaboratrices. 

Avant même d’apercevoir la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours au loin, un flot de jeunes gens converge vers le site historique Marguerite-Bourgeoys dans le Vieux-Port-de-Montréal. Par une douce nuit de novembre, ces personnes témoignent-elles d’un retour en popularité de la religion auprès de la jeunesse? Bien que l’artiste a eu le souci de mentionner « l’héritage architectural catholique » lors de ses remerciements, la foule s’était plutôt réunie afin de prêcher la musique d’Étienne Coppée.

Chaque mois de novembre, Montréal ainsi que 45 autres villes canadiennes accueillent le festival CCF. Les divers et diverses artistes présenté(e)s s’inscrivent dans la ligne directrice du festival : offrir une programmation qui célèbre la francophonie et qui est axée sur l’émergence, l’audace et la création.

Un spectacle tout en intimité

« Bienvenue chez Étienne ! », annonce la personne chargée de vérifier les billets des invité(e)s. Ce sont des mots que les spectateurs et spectatrices entendront à multiples reprises lors de leur déambulation dans la bâtisse. Le trajet est parsemé d’affiches manuscrites indiquant « Tu es sur le bon chemin ! » et débouche sur une salle où trône un buffet. Au menu : charcuteries, crudités et breuvages divers.

Après une série d’escaliers, le public se retrouve maintenant dans ce qui se veut être une reconstitution de la chambre de l’artiste. On peut y siroter un verre de vin, s’allonger sur un lit en discutant avec ses ami(e)s, ou encore écrire quelques mots sur une affiche à signer. 

« On avait cette idée avec mon amie Flavie, de faire de cette grande église une maison. Le rendu est mille fois mieux que j’imaginais », affirme Étienne Coppée durant son spectacle. Il remercie par la même occasion les artisans et les artisanes de la maison de production Prémisse, qui étaient chargés de la mise en scène. L’objectif était de faire écho aux spectacles d’appartement que l’artiste et deux de ses amies tenaient durant la pandémie. 

La soirée débute avec une interprétation envoûtante de la chanson Le vent se lève, tirée de son dernier album, Et on pleurera ensemble. Malgré la salle comble, l’ambiance est à l’intimité. La musique d’Étienne Coppée, que l’on décrit sur le site de l’artiste comme « la confluence de folk sensible et de soul pastoral » prend tout son sens dans un lieu imposant comme la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours.

Une réunion musicale

Sur scène, Étienne Coppée n’est jamais seul. À la manière d’une grande réunion d’ami(e)s, ses proches musiciens et musiciennes et interprètes l’accompagnent tout au long de la représentation. « Le projet Étienne Coppée, je n’aurais jamais été capable de le porter tout seul », partage l’artiste. La complicité des ami(e)s se fait remarquer tout au long de la soirée. Entre sourires, étreintes et regards complices, leur admiration mutuelle ne fait qu’amplifier l’émotion des chansons. 

L’acoustique du lieu rend spécialement justice aux impeccables harmonies du groupe. Les spectateurs et spectatrices peuvent aussi profiter d’un chaleureux visuel. Outre les meubles appartenant à Étienne qui reposent sur scène, les jeux d’ombres sur les murs de la chapelle ajoutent au mysticisme de la soirée. 

La soirée se poursuit avec un agencement de chansons tirées de ses précédents EP comme L’été indien de ta vie, qui se transforme à mi-chemin et devient L’été indien du chanteur Joe Dassin. Pour l’interprétation de la reprise de Je voudrais voir New York de Daniel Lavoie, le groupe invite leur ami Jack Layne à rejoindre Flavie Melançon sur scène. Ensemble, ils et elle nous offrent un magnifique moment de douceur. 

Bien que l’écoute attentive du public se manifeste par un silence contemplatif, de nombreux fous rires marquent la soirée. Après un rappel tonitruant, « The Coppée Band » livre une reprise à six voix du classique Minuit Chrétien, au grand amusement du public. Comme conclusion, il choisit d’offrir avec simplicité la chanson Couvre-feu qui émeut une bonne partie de la salle. 

La soirée se conclut par de nombreux remerciements où l’artiste bénit – c’est le cas de le dire –  tous les artisans et artisanes qui ont participé à l’élaboration du spectacle. Parmi ces derniers et dernières, il nomme l’auteur-compositeur-interprète Philippe Brach et le producteur Nicolas Ouellet qui ont assuré la comise en scène du spectacle avec Flavie Melançon. Ils étaient aussi présents à la régie lors de la soirée du 10 novembre.

 « Juste comment la proposition est faite, même sur l’album, tout d’Étienne Coppée pourrait exister en solo, mais l’impact ne serait jamais le même », affirme Nicolas Ouellet. Lui et Philippe Brach saluent la beauté de leur collaboration et l’aspect « familial »  qui est intrinsèque à l’œuvre d’Étienne Coppée. « Le fait qu’ils soient six amis sur scène à chanter en harmonie assis sur des divans, qu’il aime interagir et faire rire son public, ça fait partie de son ADN. […] C’est ça, Étienne », conclut Philippe Brach. 

Mention photo : Alexandre Guay

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