À la découverte des langues depuis 25 ans

À sa fondation en 1997, l’École de langues de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) offrait des cours dans quatre langues. Les horizons linguistiques et culturels se sont élargis, alors qu’on y enseigne aujourd’hui 11 langues et on y offre 17 programmes.

Que ce soit l’allemand, l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, l’italien, le japonais, le portugais, le russe, la langue des signes québécoise ou encore le français comme langue seconde, la communauté étudiante a l’embarras du choix.

« La force de l’École de langues [de l’UQAM] est de pouvoir apprendre plusieurs langues en même temps », affirme Carey Nelson, directeur de l’École de langues et maître de langue en anglais. Il soutient également que l’UQAM est la seule université où les différentes langues et cultures sont rassemblées en une seule et même organisation.

Avant la création de l’École en 1997, le département de linguistique offrait une formation créditée et une formation non créditée en langues. Selon M. Nelson, la confusion était fréquente entre les deux. Le fonctionnement était loin d’être adéquat. L’École de langues comme unité autonome vit alors le jour.

Le département de linguistique se concentre dorénavant sur l’enseignement du français et sur l’interprétation de la langue des signes québécoise.

Les langues dans toute leur diversité

Avoir un corps enseignant en langues composé d’hispanophones de multiples origines est une richesse pour la communauté étudiante, selon Jessica Payeras-Robles, maître de langues en espagnol et directrice du regroupement linguistique. « Vous avez la chance de voyager avec nous ! », lance-t-elle.

Lors de ses débuts à l’École de langues de l’UQAM il y a une vingtaine d’années, Mme Payeras-Robles s’est mise au défi d’ouvrir les horizons des personnes étudiant l’espagnol et de leur faire découvrir des pays hispanophones autres que le Mexique et l’Espagne. L’École d’été à Bogota, en Colombie, annulée depuis 2020 en raison de la pandémie, est un exemple de cette volonté.

À cette époque, l’engouement pour la langue espagnole venait du désir populaire de voyager. Aujourd’hui, Jessica Payeras-Robles observe de nouvelles motivations pour l’étude de cette langue, telle que l’implication dans des causes humanitaires.

Pour Min Sun, maître de langue chinoise, la curiosité des étudiants et des étudiantes dans ses cours est évidente. Elle prend à cœur de « démystifier les stéréotypes que les Occidentaux ont envers cette langue » et de les amener à connaître « une Chine authentique ».

Les cours ne servent pas qu’à apprendre une langue, mais aussi à découvrir une culture et une nouvelle manière de penser qui développe l’esprit critique. « Les Occidentaux ont une autre interprétation que les Chinois n’ont pas », explique Min Sun, qui cherche à faire germer chez ses étudiants et ses étudiantes une meilleure compréhension de la Chine, un pays encore méconnu selon elle.

Une institution ancrée à Montréal

Le français a aussi sa place à l’École de langues avec les cours et les deux certificats en français langue seconde. Selon Agnès Baron, maître de langue en français langue seconde, ce sont surtout des personnes qui ont déjà un travail et des enfants qui y étudient. Ces dernières cherchent à être en mesure d’obtenir au Québec la carrière qu’elles avaient dans leur pays d’origine ou à entamer un changement de domaine. « On a permis à ces personnes-là d’atteindre leurs objectifs professionnels, explique Agnès Baron, et ce, sans modifier leurs objectifs, sans les abaisser. »

Le directeur de l’École de langues, Carey Nelson, ajoute que plusieurs étudiants étrangers et étudiantes étrangères prennent des cours de français et d’anglais à leur arrivée à l’UQAM. Le nouveau « certificat en français et anglais : l’expérience montréalaise » a d’ailleurs été créé en 2020 afin de permettre l’apprentissage des deux langues à la fois.

Depuis les 25 dernières années, de nombreuses activités se sont ajoutées au programme de l’École comme des conférences diplomatiques en espagnol, des activités de recherche ou l’École d’été à Berlin. Des services tels que le Centre d’aide en français langue seconde et le Centre d’évaluation des compétences linguistiques (CECL) ont également vu le jour.

L’École de langues est une façon de « faire le pont entre les communautés culturelles » autant à Montréal qu’à l’international, indique M. Nelson.

Mention photo Augustin de Baudinière

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *