Alors que le Syndicat des employées et des employés de l’UQAM (SEUQAM) est descendu dans la rue jeudi pour réclamer de meilleurs salaires pour ses membres, le Syndicat des professeures et des professeurs de l’UQAM (SPUQ) a voté en faveur d’un appui financier s’élevant à 20 000$ en soutien à la mobilisation du SEUQAM.
Ce don s’inscrit dans une « longue tradition du SPUQ […] on va régulièrement aider les syndicats en grève », explique le président du SPUQ, Michel Lacroix.
À l’occasion de la manifestation qui s’est déroulée de la place Pasteur aux bureaux du ministère de l’Éducation, d’autres associations, dont le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et des étudiants et étudiantes sont venu(e)s exprimer leur support moral aux employées et aux employés de soutien.
Le SEUQAM est actuellement à mi-chemin de son mandat de grève d’une durée de dix jours. Ce moyen de pression, adopté lundi, se voulait contestataire des deux offres patronales jugées insuffisantes par les membres, exprime la présidente du SEUQAM, Louisa Cordeiro.
Pas d’augmentation de salaire, plus de grèves
« Grosso modo, il n’y avait rien sur la table de plus », explique Mme Cordeiro. Le litige tient essentiellement sur un point, les salaires, puisque les conditions d’emploi normatives ont été réglées précédemment.
Pour le vice-recteur au développement humain et organisationnel, Louis Baron, l’impasse dans les négociations vient plutôt du SEUQAM qui a refusé deux fois plutôt qu’une des ententes impliquant des salaires revus à la hausse. « On faisait un pas vers le SEUQAM. On a déposé une offre monétaire bonifiée pour les salaires. On avait aussi fait une offre monétaire bonifiée le 2 juillet alors qu’on évolue dans un contexte financier exigeant », explique Louis Baron.
Ce sont les finances de l’UQAM qui empêchent l’administration de subvenir aux demandes du syndicat comme l’a spécifié l’Université dans plusieurs communiqués.
La politique salariale gouvernementale (PSG) est la principale cause de l’impatience du SEUQAM. Ce terme utilisé dans les instances bureaucratiques fait référence à la croissance normale des salaires des employés et des employées de l’État qui est renégociée à chaque cinq ou six ans avec le gouvernement, explique Louis Baron.
« On est dans une fin de cycle, pour la suite elle est inconnue. On sait qu’en 2019 elle est de 0%, mais là pour les prochaines années elle est inconnue. Il faut que l’ensemble des employés de l’État la renégocie », raconte le vice-recteur au développement humain et organisationnel de l’UQAM.
En 2019, la croissance de la PSG était planifiée pour être de 0%, un inconvénient supplémentaire pour l’UQAM et ses employées et employés de soutien qui profitent des subventions du gouvernement pour payer la majeure partie des salaires.
Nouvelles négociations
Afin d’accélérer le règlement, la direction de l’UQAM a fait appel à un conciliateur nommé par le tribunal du travail. Le SEUQAM voit d’un bon oeil cette démarche. « On avait l’intention de faire appel [à un conciliateur] éventuellement, étant donné que l’avancée [du règlement] ne se fait pas à notre goût », explique Louisa Cordeiro.
La présidente du SEUQAM est curieuse, mais reste confiante de la façon dont va se prendre le conciliateur pour rapprocher les partis afin de trouver un terrain d’entente. « On s’attend à ce qu’il nous aide à trouver une solution », souhaite-t-elle.
« Ce n’est évidemment pas ce qu’on souhaite, cette situation-là. […] La porte a toujours été ouverte de notre côté, on n’a jamais refusé une rencontre de négociation avec leur comité. Donc pour nous [leur grève] est un peu difficile à comprendre », s’étonne Louis Baron.
La solidarité, le nerf de la guerre
Alors que la grève de la rentrée avait mobilisé 93% des troupes du SEUQAM, l’appui des membres a reculé de vingt points lorsque le syndicat s’est prononcé sur la grève de dix jours. « [73%] c’est quand même un très bon appui, les employés du SEUQAM n’ont pas un historique de grévistes chronique, fait valoir Mme Cordeiro, ce n’est pas quelque chose de facile ni d’agréable, évidemment ça a un impact financier donc les gens ont peur, ils ne voulaient pas risquer d’avoir un impact trop important sur leurs revenus ».
Les associations étudiantes ont aussi répondu présentes lors de la manifestation de jeudi qui avait mobilisé le SCFP et la FTQ. L’AFESH a voté mardi une grève de solidarité pour la manifestation alors que les membres de l’Association facultaire étudiante des arts de l’UQAM (AFEA) se sont pour leur part prononcés en faveur d’une grève de solidarité qui prendrait effet chaque fois que le SEUQAM se retrouverait en grève pour la session d’automne.
« Si les choses se déroulent bien, le conflit devrait se régler demain », a avancé l’AFEA sur sa page Facebook à la veille de la première rencontre de négociation qui a eu lieu le vendredi 13 septembre en présence d’un conciliateur ou d’une conciliatrice.
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