Un mois de mars corsé pour les cafés étudiants

En période de grève, les nombreuses entreprises étudiantes redoublent d’efforts pour continuer à servir à la population uqamienne son élixir caféiné quotidien.

Le mois de mars en a été un de mobilisation à l’UQAM. En plus des levées de cours votées par certaines facultés les 6, 7, 8 et 15 mars, la grève a touché plus de 15 000 membres de la communauté étudiante, à son plus fort, lors de la semaine du 18 au 22 mars.

L’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH), l’Association facultaire étudiante des arts (AFÉA) ainsi que l’Association facultaire de langues et communication (AFELC) de l’UQAM, qui étaient en grève, sont concentrées principalement autour des pavillons Judith-Jasmin et Hubert-Aquin. Les périodes de débrayage ont provoqué une baisse considérable de l’achalandage dans les commerces étudiants avoisinants. La plupart ont malgré tout continué d’opérer normalement.

Situé au croisement de ces pavillons, le Salon G voit passer 15 000 personnes par jour devant ses portes, en temps normal. Bien que l’ensemble des passants et passantes ne s’arrêtent pas pour un café ou un croissant, le directeur général de la Sphère de services de l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion, Patrick Rouillard, affirme tout de même que le chiffre d’affaires du Salon G a connu une baisse d’au moins 40 % lors de la semaine du 18 au 22 mars. « On s’ajuste », assure M. Rouillard, qui tente de « monitorer » l’achalandage pour minimiser les pertes, tout en respectant l’horaire habituel du café.

Si l’emplacement du Salon G lui permet d’entretenir sa rentabilité, le Café Tasse-Toi, reclus au deuxième étage du pavillon J.-A.-DeSève, n’a pas la même chance. « On a dû fermer, ouvrir, modifier les commandes. Du coup, on a eu pas mal de pertes », explique la barista Camille Corfa qui, comme employée, a été privée de sa seule source de revenus du 18 au 22 mars, alors que le café était fermé. « Il y a des habitués, des professeurs ou des chargés de cours qui ont été déçus », ajoute-t-elle.

Combo café-grève

Malgré leurs activités perturbées par les levées de cours, des cafés s’allient ouvertement au mouvement pour la rémunération des stages. C’est le cas du Café Philanthrope, qui, en solidarité avec les stagiaires, a fermé ses portes pendant cinq jours au plus fort de la grève. On peut également lire « AFÉA en grève ! » sur une imposante affiche au centre du Café des Arts, au sixième étage du pavillon Judith-Jasmin.

Quant au Café Aquin, il compense sa baisse d’achalandage en invitant la population étudiante à participer à des activités, conférences et ateliers en lien avec la grève, en plus de préparer des commandes pour l’AFESH, qui distribue gratuitement des cafés aux militants et militantes à travers l’UQAM.

« On considère que le Aquin, c’est pour le café, c’est pour la bouffe, mais c’est aussi pour offrir un espace aux gens », soutient Laurence, membre du comité comptable, qui apprécie cette période temporaire. « Ça nous permet de connecter un peu plus avec les gens », poursuit-elle. Si l’accès aux classes peut parfois s’avérer laborieux en période de débrayage, les huit cafés étudiants de l’UQAM demeurent pour la plupart des lieux de rassemblement ouverts et accessibles.

photo: CAMILLE AVERY-BENNY MONTRÉAL CAMPUS

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