Un face-à-face prudent pour la 23e édition de la manifestation contre la brutalité policière

Le traditionnel slogan « police partout, justice nulle part » a résonné encore cette année lors de la 23e édition de la manifestation contre la brutalité policière, organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière. Le corps policier s’est cependant fait discret vendredi soir, n’entourant pas la foule de près comme il l’avait souvent fait dans ce type d’événements.

Dès le début de la marche vers 19h10, une manifestante seule, une dizaine de mètres devant le cortège, a tenté d’endommager commerces, vitrines et voitures. Quelques autres casseurs et casseuses se sont par la suite joints à elle, brisant entre autres les vitres d’un véhicule de la marque Audi, armé(e)s d’une trottinette. Les autres participants et participantes marchaient et criaient en arpentant la rue Sherbrooke, sans toutefois user de violence.

Peu après la demande du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) aux manifestants et manifestantes de se disperser, vers 19h25, au moins quatre vitres d’une succursale de la Banque de Montréal (BMO) ont été saccagées.

La manifestation s’est déroulée au cœur du centre-ville montréalais, débutant au parc Norman-Bethune, près de l’Université Concordia. Elle a été interrompue une vingtaine de minutes plus tard par l’escouade antiémeute du SPVM, qui a chargé les manifestants et les manifestantes par l’arrière. Le peloton, qui regroupait environ 250 personnes, s’est dispersé et le mouvement s’est essoufflé au milieu de la fumée des bombes lacrymogènes lancées par les forces policières.

Deux arrestations ont été signalées par le SPVM, soit une pour méfait et une pour avoir proféré des menaces envers des policiers. Aucun membre du corps policier n’a été blessé, idem du côté des manifestants et des manifestantes, a déclaré le SPVM, qui refusait toujours en fin de soirée de donner plus de détails au sujet des événements de la soirée. Un bilan final ne devrait arriver que lundi matin.

Réputation brutale

Cette manifestation annuelle est connue des participants et des participantes comme un événement qui a des chances de déraper. « Ça fait plusieurs années que je viens dans les manifestations et les deux plus violentes, je dirais que c’est le 15 mars et le 1er mai, dû au nombre de personnes et au nombre de contingents différents qui sont là, a expliqué un membre d’un groupe d’intervention médicale avant le début de la manifestation. La SQ [Sûreté du Québec] est là, la GRC [Gendarmerie royale du Canada] est là, tout le monde est là. »

L’une de ses collègues du groupe d’aide médicale s’est indignée de cette situation. « C’est ironique parce que quand on y pense, on se bat contre la brutalité policière et eux [les policiers et policières] ont du poivre de cayenne, ils font mal à des gens. Ils ne se gardent vraiment pas de gêne », a-t-elle lancé.

Les membres de l’équipe médicale, qui peuvent être repéré(e)s grâce à des croix rouges en ruban adhésif sur leurs habits, ont expliqué avoir souvent été témoins de brutalité policière, notamment dans des manifestations. Ils et elles souhaitaient donc dénoncer les pratiques policières jugées abusives et par la même occasion aider des manifestants et des manifestantes dans le besoin.

Malgré la réputation violente de cette manifestation contre la brutalité policière, les événements se sont, pour la majorité du temps, déroulés sans altercations entre la police et le contingent militant vendredi soir.

photo: WILLIAM D’AVIGNON MONTRÉAL CAMPUS

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