Dead Obies renaît de ses cendres

Le collectif post-rap montréalais Dead Obies lance aujourd’hui son nouvel album DEAD. un peu moins de deux ans après la sortie de son dernier EP Air Max. L’opus, qui se veut être une renaissance pour Dead Obies, clôt un chapitre pour le groupe qui a perdu un de ses rappeurs, Yes Mccan, au printemps dernier.  

Plus court que ses prédécesseurs avec ses 11 morceaux, l’album DEAD. se conforme à la nouvelle identité plus affirmée et populaire de Dead Obies. À ce jour, DEAD. est aussi le dernier chapitre du parcours de Dead Obies vers une œuvre moins nichée et plus accessible. La mélodie est beaucoup plus douce que celle des albums précédents et occupe, avec les moments de silence, une plus grande place que les propos, plus concis et fluides.

Les membres ont pris la décision de délaisser les jeux de mots pour aller droit au but dans les messages qu’ils abordent, tels que l’argent, la popularité ou leurs parcours ardus.

Pour Dead., les membres ont pris un peu de recul depuis la parution de leurs deux autres albums, Montréal $ud et Gesamtkunstwerk. L’album se distingue donc par la maturité acquise depuis leurs débuts en 2013.

Le groupe, qui a créé une soixantaine de chansons, a sélectionné celles qu’il considérait plus épurées et représentatives de leur travail et de leur parcours.

L’absence de Yes Mccan, qui se fait sentir dans les chansons, ne fait toutefois pas de DEAD. une œuvre moins intéressante, mais le fan qui suit Dead Obies depuis ses débuts peut rester un peu sur sa faim.

Nouvelles influences

C’est désormais Joe Rocca qui se trouve au cœur de l’album, étant le seul membre présent sur chacune des pistes. Les amateurs et les amatrices du rappeur peuvent assurément reconnaître sur C’est bon, 2gether et Big Girl, un rythme similaire aux chansons de son album solo French Kiss.

La musique est influencée par Joe Rocca et sa pop à la sauce française, popularisée par sa chanson Commando, et par Ogee Rodman (O.G. Bear) et son éternelle signature anglophone.

Direct

Avec DEAD., les membres de Dead Obies abordent leur succès et le précisent sur les chansons High et 24, en disant avoir travaillé fort pour en arriver là où ils sont aujourd’hui. « J’ai appris à m’tenir debout, avec ma mère qui passe d’une job à l’autre pour joindre les deux bouts. Toi t’étais où ? T’étais pas là quand j’criais à l’aide, pas là à ma fête. Ils veulent peut-être mon succès, ils veulent pas ma life », chante de façon sincère Joe Rocca sur la chanson High.

La variété impressionnante des beats du producteur de l’album, VNCE, se démarque aussi de façon notoire. Passant d’une harmonie à l’autre, il mixe des styles tels que le pop-rap, tout en gardant un fond stylistique sonore majoritairement trap.

Alors que la chanson High transporte le public autour d’un feu sous une nuit étoilée, la légère distorsion dans la chanson André rappelle l’énergie tapageuse familière des albums précédents.

Le nouvel opus de Dead Obies trouvera assurément une façon de s’insérer dans la culture montréalaise avec des chansons ayant des leitmotivs accrocheurs comme ceux de Doo Wop ou Royautés.

L’album DEAD. est en vente dès aujourd’hui et le collectif sera à Montréal le 26 avril prochain au MTelus pour clore sa tournée québécoise.

photo: FACEBOOK DEAD OBIES

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