La chaîne de cafés Starbucks offre à ses étudiants salariés, lorsqu’ils y travaillent une vingtaine d’heures par semaines, le remboursement d’une partie de leurs frais de scolarité.
Depuis janvier 2005, Starbucks offre de payer une partie des frais de scolarité à ses employés étudiant dans un établissement d’enseignement national ou régional accrédité par le gouvernement du Canada. L’aide financière de Starbucks s’applique à tout employé ayant travaillé durant six mois consécutifs et au minimum vingt heures par semaine. Le remboursement peut être reçu jusqu’à deux fois par année et le montant attribué dépend du nombre de mois de service de l’employé.
Selon le site Web de l’entreprise, l’échelle de remboursement augmente avec l’ancienneté de l’employé. « 36 mois et moins équivaut à 500 $ pour l’année, 36 à 60 mois donne 750 $ et 60 mois et plus atteint le plafond de 1000 $ pour l’année », indique-t-on.
« En ce qui concerne l’accréditation des établissements, ce genre de pratiques relève des politiques internes de chaque organisation », affirme la directrice de la division des relations avec la presse de l’UQAM, Jenny Desrochers, en ajoutant que l’Université n’a pas de rôle particulier à jouer au sein du programme.
Une aide déterminante
Audrey Lamoureux, 23 ans, étudie en médias interactifs à l’UQAM et travaille chez Starbucks depuis maintenant deux ans. Elle soutient que l’aide financière est un coup de pouce bien apprécié qui lui permet de moins s’endetter. « J’utilise le programme de prêts et bourses du gouvernement et l’aide de Starbucks, […] c’est comme de la crème fouettée non chargée sur une dette étudiante », dit-elle.
Elle ajoute qu’elle ne connaît aucun autre employeur qui offre un tel programme sans avoir des intentions de rentabiliser l’investissement. « Starbucks le fait seulement pour encourager leur monde à se surpasser, c’est super humain », lance-t-elle. En appliquant pour l’emploi, elle n’avait aucune idée que l’entreprise offrait ce genre d’avantages.
D’autres entreprises offrent un soutien financier aux étudiants. McDonald’s a versé plus de deux millions de dollars en bourses d’études depuis 25 ans à plus de 4000 de leurs employés. Cependant, ce ne sont pas tous les étudiants qui peuvent y avoir accès, puisque les bourses sont distribuées pour récompenser le rendement du personnel tant au travail que dans leurs études. L’engagement de Starbucks se veut donc atypique dans le milieu de la restauration.
Âgée de 23 ans et étudiante à l’Université McGill en psychologie et neuroscience, Kelly Theresa Cool a travaillé durant quatre ans chez Starbucks. « Les étudiants n’ont qu’à envoyer leur attestation scolaire ainsi que leurs factures par courriel pour avoir droit au remboursement, qu’ils reçoivent dans les 30 jours suivants la demande », explique-t-elle. Ce processus permet à Starbucks de vérifier que l’étudiant va à l’école et qu’il paie des frais scolaires comme les cours, des livres ou des frais de laboratoires.
Un poids de moins sur les épaules
« J’avais un loyer, une voiture à payer, en plus de mes frais de scolarité. Cela m’a beaucoup aidé dans mes achats pour l’école et m’a ainsi permis de faire des choses que je n’aurais peut-être pas pu me permettre en ne recevant pas le remboursement de Starbucks », dit l’étudiante en se remémorant un séjour à Mont-Tremblant qu’elle a pu faire avec son ex-copain lorsqu’elle a reçu l’un des remboursements.
Selon le site Web de Starbucks, « pour avoir le droit aux avantages, il faut avoir fait 240 heures par trimestre, ce qui équivaut à 20 heures par semaine ». Sinon, l’étudiant n’aura plus droit au remboursement des frais de scolarité ni aux autres avantages offerts par l’entreprise, tels qu’un soutien financier pour de l’aide psychologique.
Malgré les demandes réalisées par le Montréal Campus, il n’a pas été possible d’établir combien d’étudiants de l’UQAM avaient fait appel au programme de remboursement dans la dernière année.
photo: LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS
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