Représentants étudiants au CA : les candidats prennent la parole

La rémunération des stages, l’esprit de solidarité entre les associations facultaires et l’identité de l’UQAM ont ponctué, hier, les échanges entre les cinq candidats aux postes de représentant étudiant au conseil d’administration.

Le dossier de la rémunération des stages figure parmi les priorités de Maxine Visotsky-Charlebois, de la Faculté de science politique et droit, et de Stéphanie Thibodeau, de la Faculté des sciences de l’éducation. « Il y a un grand point de convergence en ce moment », souligne Mme Thibodeau. Transparence et redevabilité sont les mots d’ordre des deux candidates, qui s’engagent à rédiger des rapports après chacune des réunions au conseil d’administration.  

Le détenteur d’une maîtrise en philosophie politique et étudiant au baccalauréat en droit, Jonas Fadeu, désire redorer l’image de l’UQAM aux yeux de la communauté universitaire. « Quand vous dites aux gens, à l’extérieur, que vous êtes à l’UQAM, on vous colle une étiquette comme quoi vous faites la grève tout le temps, décrit M. Fadeu. Il serait peut-être temps qu’on retravaille sur cette façon de voir l’UQAM », ajoute-t-il.

De concert avec Cyril Martin, étudiant aux cycles supérieurs à l’École des sciences de la gestion et également candidat, M. Fadeu espère attirer l’attention de la scène politique pour une meilleure répartition des fonds au sein des infrastructures universitaires.

M. Martin a pour sa part souligné son désir d’enrichir le parcours des étudiants. Ayant changé de domaines à de multiples reprises, il désire voir l’UQAM de la manière que se sont déroulées ses études : « interdisciplinaires et transversales ». « Quand on est dans une faculté ou une autre, on n’est pas enfermé dans nos carcans. On peut être en politique, on peut être en arts. Nos domaines se regroupent », indique-t-il.

Cyril Martin, qui termine sa maîtrise en développement du tourisme et qui amorcera son doctorat en études urbaines, critique l’accessibilité aux bourses. « Les contraintes sont énormes. Elles ne sont plus affiliées à notre époque », martèle-t-il.

Bolarinwa Akanbi Olou Bankolé, doctorant en droit à l’UQAM, a principalement mis de l’avant ses implications au sein d’organisations sans but lucratif. La Fédération des centres d’action bénévole du Québec et l’Association de Montréal pour la déficience intellectuelle sont du nombre.

M. Olou Bankolé estime que l’expérience acquise durant une quinzaine d’années au coeur d’administrations publiques et privées lui permettrait de mieux défendre les intérêts des étudiants.

Nizar Haj Ayed, doctorant en sémiologie à la Faculté des arts, s’est pour sa part montré plus discret. Le président de l’Entraide universitaire mondiale du Canada du comité local à l’UQAM a fait appel au réalisme des causes défendues au conseil d’administration. « Ce n’est pas de revendiquer ou de représenter, mais aussi d’être réaliste par rapport à la réalisation de ce que l’on revendique. » M. Hayed donne en exemple la rémunération des stages réclamée par les étudiants en enseignement, un dossier pour lequel il faudrait prendre en considération davantage de variantes.

Visibilité

Durant la période de questions, la co-représentante étudiante sortante au conseil d’administration, Nadia Lafrenière, a questionné Jonas Fadeu concernant son intention de changer l’image de l’UQAM. Ce dernier a alors maintenu sa position. « C’est une fausse représentation de ce que nous sommes. Nous sommes une grande université et il faut le dire assez fort », insiste-t-il, précisant qu’il faut mettre de l’avant les expertises qui y sont développées.

« C’est vrai que l’UQAM a été associée à la grève, mais je pense que ce n’est pas une mauvaise chose, réplique Maxine Visotsky-Charlebois. J’ai choisi l’UQAM pour sa vocation sociale avouée. Je ne pense pas que l’UQAM c’est juste la grève. »

« Faire la grève n’est pas un problème en soi, croit Cyril Matin. C’est de voir comment ça [a une incidence sur les autres]. La grève est nécessaire quand ce sont des combats propres [à la réalité des étudiants] », complète-t-il en prenant en exemple la cause de la rémunération des stages.

« Le conseil d’administration n’est pas un lieu où revendiquer, mais un endroit où on peut y aller avec tact, pour les intérêts qu’on veut défendre », souligne Bolarinwa Akanbi Olou Bankolé.

Solidarité facultaire

À son tour, le co-représentant étudiant sortant, Samuel Cossette, a expliqué au micro l’importance d’agir à titre de « courroie de transmission » pour la communauté étudiante.

« On voit des associations étudiantes qui n’arrivent même pas à atteindre le quorum pour des AG. Je pense qu’il y a une véritable question à se poser sur le modèle existant pour justement vouloir transmettre la passion aux étudiants », explique Cyril Martin.

Bolarinwa Akanbi Olou Bankolé suggère pour sa part une « fédération des étudiants », où chaque association facultaire se réunirait avec les représentants étudiants.

« Toutes les délégations doivent communiquer, doivent se parler. Les représentants actuels sur le CA font des rapports après chaque rencontre. La Commission des études en fait aussi, déclare Stéphanie Thibodeau. Je pense que tous ces rapports doivent se communiquer autant auprès des associations qu’auprès des autres délégués pour avoir une plus grande cohérence institutionnelle. »

La période de consultation pour désigner les prochains représentants étudiants au conseil d’administration se tient du 10 au 17 avril sur la plateforme Omnivox.

photo: MONTRÉAL CAMPUS

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