L’an dernier, les SVE ont offert un peu moins de 2300 consultations psychologiques. Les causes d’une telle hausse restent encore nébuleuses et les services, malgré de récentes améliorations, ne comblent pas toutes les demandes.
En 2008, un article du Montréal Campus déplorait le manque de ressources au sein de ce service qui, aujourd’hui, affirme s’être grandement modernisé et offrir aux étudiants une assistance plus rapide et efficace. « Depuis maintenant deux ans, nous avons réorganisé la prise en charge des demandes de soutien psychologique en assurant une première ligne de réponse avec notre travailleuse sociale », affirme la direction des Services-conseils des SVE de l’UQAM. « Dans les 24 à 48 heures suivant la demande, celle-ci réalise une rencontre d’accueil et d’évaluation psychosociale qui est préalable à une consultation auprès du psychologue », explique-t-elle dans un échange de courriels.
C’est ce qu’a vécu Olivier*, étudiant à la Faculté de communication. « Je dirais que dans l’ensemble j’ai été satisfait du soutien psychologique que j’ai reçu›», affirme l’étudiant. « C’est relativement facile d’accès du moment où tu te décides à appeler les SVE et à demander des services, raconte-t-il. Je ne me souviens pas bien du délai d’attente, mais ç’a été assez rapide avant que j’obtienne une première rencontre. Environ une semaine. »
Depuis 2014, la durée des listes d’attente serait passée de quatre à six semaines à environ deux semaines pour une première consultation, selon la direction des SVE. « Les Services-conseils des SVE ont démontré au cours des dernières années leur capacité d’adaptation à une demande accrue par différents moyens : l’introduction de nouvelles modalités d’organisation dans l’accueil et l’évaluation des demandes, la planification de l’horaire clinique afin d’offrir des plages de consultation à brève échéance, mais aussi l’ajout de ressources selon les besoins chez les étudiantes et les étudiantes », explique la direction des SVE. De plus, le service compte maintenant quatre psychologues, soit deux fois plus qu’en 2008.
De l’avis de Marie-Hélène Véronneau, professeure au Département de psychologie de l’UQAM, plusieurs raisons peuvent pousser les étudiants à avoir davantage recours à des services psychologiques. « De nos jours plusieurs étudiants arrivent aux études universitaires parce qu’ils ont eu du soutien [de psychologues] pendant leurs études précédentes. On peut donc avoir une hausse de clientèle qui est un peu plus à risque sur divers plans », explique-t-elle. De plus, selon elle, le fait que les étudiants travaillent de plus en plus en même temps qu’ils étudient peut engendrer des tensions. « Ils ont plusieurs obligations qui peuvent augmenter leur niveau de stress en général, puis les rendre plus vulnérables à certains problèmes de santé mentale », souligne la professeure.
Une multitude de causes
Pour la direction des Services-conseils des SVE, l’augmentation des consultations serait, entre autres, liée à un moins grand tabou en ce qui a trait au recours à l’aide psychologique. « Il y a là, d’une part, un phénomène relatif à l’époque ou à certaines générations pour lesquelles il n’est plus mal vu de se confier à un professionnel de la relation d’aide, et notamment à un psychologue. »
D’ailleurs, selon Marie-Hélène Véronneau, la sensibilisation faite auprès des étudiants pour les informer de l’existence de services psychologiques au sein de l’Université accroîtrait le nombre de demandes de consultation. « À la rentrée, par exemple, on informe beaucoup nos étudiants que ces services-là sont présents pour eux », affirme-t-elle. « Ça peut effectivement faire augmenter le nombre de personnes qui ont accès aux services, sans nécessairement que ce soit le nombre de problèmes qui augmente. »
Des réformes positives, mais encore imparfaites
Par contre, le service psychologique des SVE comporte encore quelques failles. Il semble compliqué d’avoir accès à ceux-ci au moment de la fin de session, période qui, pour plusieurs étudiants, représente une dose de détresse psychologique importante. Toutefois, selon la direction des Services-conseils des SVE, il est possible d’avoir recours à des services de psychologie toute l’année.
« On était en décembre, environ dix jours avant la fin de la session d’automne, quand j’ai appelé pour avoir un rendez-vous d’urgence, témoigne Olivier. Si je me souviens bien, la réponse a été que ce n’était plus une période de consultations, que ça devrait attendre au retour des vacances de Noël. Ça, je dois dire, j’ai trouvé ça assez ordinaire. »
Après les trois consultations offertes par les SVE, il devient compliqué d’obtenir un suivi psychologique à moindre coût, indique Olivier. « Dans mon cas, les trois consultations ont été suffisantes. Je suis chanceux sur ce point, parce que sinon l’étudiant se retrouve effectivement plutôt mal pris », explique l’étudiant en communication.
*Le nom de famille est absent pour préserver l’anonymat de l’étudiant.
Photo: CATHERINE LEGAULT
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