Igloofest, jour 1 : frisquet mais électrique

Le festival Igloofest lançait jeudi sa 10e édition, célébrant cet anniversaire avec une programmation percutante et un site complètement redessiné.

Avec une programmation présentant des têtes d’affiches telles que Bonobo, Paul Kalkbrenner ou encore le duo allemand Modeselektor, ainsi qu’un nouvel aménagement du site, les organisateurs d’Igloofest ont voulu décupler l’expérience des nouveaux festivaliers et des habitués. L’artiste RYAN Playground revient également sur sa performance avec le Montréal Campus.

Le mercure oscillait autour de -15 degrés au Vieux-Port de Montréal. L’Igloofest a déjà vu pire côté température, et les amateurs d’électro étaient bien préparés. La plupart emmitouflés dans leurs habits de neige, ces derniers ont commencé à se rassembler sur le site vers 19h30. Plusieurs changements ont d’ailleurs été apportés à l’espace où se déroule le festival, qui a accueilli ces trois dernières années entre 75 000 et 85 000 personnes à chaque édition. «Pour le dixième, on a voulu créer un électrochoc, donc on est retourné à la table à dessins. On a voulu changer complètement l’aménagement», explique Nicolas Cournoyer, directeur général et co-fondateur de l’Igloofest. Plusieurs nouvelles activités sont aussi dévoilées cette année, en plus d’un décor repensé afin de maximiser l’espace et célébrer cet anniversaire en grand.

L’Igloofest se déploie sur quatre fins de semaine, pour un total de 12 jours, et une soixantaine d’artistes aux styles variés auront la chance de faire danser Montréal. «On ne se limite pas à un seul genre. On veut que les gens découvrent la musique électronique, on veut la démocratiser», avance M. Cournoyer. Celui-ci décrit le festival comme une opportunité de faire vivre aux gens une expérience hors du commun. «L’idée c’est aussi de faire sortir le monde, leur faire ré-apprivoiser l’hiver», explique-t-il.

Une première soirée d’envergure

C’est la montréalaise RYAN Playground qui a initié les festivités, sur la scène Saporo. Bien qu’elle ait donné une performance devant une foule réduite, puisque tôt dans la soirée, la DJ a réussi à amorcer la fête avec une énergie à laquelle le public a été très réceptif. Ensuite, Lunice, un autre talent local, a permis aux spectateurs de se réchauffer au son de ses mix hip-hop. Les deux Québécois ont brillamment mis la table pour le producteur et DJ britannique Bonobo qui, fidèle à sa réputation, a livré une performance qui a fait oublier le froid au public de l’Igloofest.

À l’ouest de la scène principale, une plus petite était dédiée aux artistes plus émergents et majoritairement Québécois. «À la base, c’est grâce à ces artistes locaux que nos évènements ont grandi, évolué et qu’ils sont devenus ce qu’ils sont», affirme Nicolas Cournoyer. Les organisateurs du festival, qui sont aussi à la tête de la production du Picnik Elektronic l’été, mettent un point d’honneur à la promotion de DJs et producteurs d’ici. «Quand on a été en mesure de se payer des artistes internationaux, il restait moins d’espace pour les artistes montréalais. On a donc rajouté une scène», complète-t-il, illustrant l’importance accordée aux musiciens locaux. C’est sur cette scène secondaire que se sont produits jeudi Rue de Bois, WYLN et Ryan Preston.

Rencontre avec RYAN Playground

Après avoir brisé la glace lors de cette soirée de lancement du dixième Igloofest, la productrice, DJ et mannequin RYAN Playground, s’est installée un instant au chaud pour revenir sur sa performance. «L’énergie de la foule est débile!», s’est-elle exclamée, visiblement satisfaite de son expérience. Alors qu’elle avait déjà donné un spectacle au festival il y a deux ans sur la scène secondaire, Playground a été promue sur la scène principale cette année. Elle a expliqué que l’ambiance est toujours à son maximum à l’Igloofest, malgré la température, qui était d’ailleurs plus difficile à gérer en 2014. «C’était trop froid, a-t-elle raconté. Comparativement à il y a deux ans, ce soir c’était mille fois mieux.»

La jeune femme, originaire de Laval et re-localisée à Montréal, qualifie la musique qu’elle joue de «banger expérimental», avec « de la grosse basse et des gros drops ». Des mix de hip-hop, R&B et d’électro qui ont su ravir la foule du festival jeudi soir. Mais comme bien des DJ, Playground compose aussi sa propre musique, qu’elle identifie comme étant complètement différente de ce qu’elle joue en concert. «Je produis de la musique et je chante par-dessus mes compositions. C’est plutôt mélodique, plus deep, plus intérieur», dit-elle, décrivant aussi les influences R&B et pop qui transparaissent dans son travail.

Alors qu’elle amorce 2016 en force, RYAN Playground, qui se démarque de plus en plus sur la scène musicale montréalaise, prévoit partir en tournée au cours de l’année. «Peut-être en Europe ou aux États. N’importe où pour vrai» a avancé la musicienne. Cette dernière lancera aussi son premier album, «Elle», le 24 février prochain.

Photo : Samuel Lamoureux

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