Un festival montréalais, ou un festival à Montréal ?

La célébration du corps de la femme sera mise au-devant de la scène du 15 au 18 octobre à l’occasion de la 7ème édition du Festival Montréal Burlesque. L’événement accueillera les représentations d’une cinquantaine d’artistes, dont plus de la moitié viennent de l’international.

Selon la fondatrice de l’événement, Scarlett James, le burlesque est une forme de strip-tease classique où l’important est le «tease», le jeu de la séduction, et où l’interaction avec le public prend une place importante. «Les spectateurs ont recours à leur imagination. Ils ont un effort à faire!», s’exclame-t-elle. Pour The Lady Josephine, artiste reconnue et invitée au festival, c’est aussi une manière de jouer avec le stéréotype de «qu’est-ce qu’être une femme» tout en célébrant la sensualité et la sexualité.

«Il n’y a pas énormément de présence de la scène montréalaise et québécoise», regrette Madame Oui Oui Encore, directrice du Blue Light Burlesque qui présente des spectacles à Montréal depuis 2004 et qui ne fait pas partie du festival. L’événement s’adresse toutefois à un public non averti qui ne connaît pas vraiment les artistes internationaux, selon la fondatrice du Festival Montréal Burlesque. Le but premier est à son avis de séduire le public le plus large possible avec des représentations les plus professionnelles possibles. «L’événement sert à promouvoir les artistes internationaux et les artistes locaux, fait remarquer Scarlett James Ça permet aux artistes internationaux d’apparaître dans un festival aussi prestigieux que le nôtre, et aux artistes locaux de se faire connaître, de rencontrer les autres artistes.»

Le burlesque, un patrimoine montréalais, ou pas

Selon Scarlett James, toutes les grandes villes ont leur festival burlesque. «Le festival permet de redorer le blason de Montréal, […] ça a toujours été une ville de festivals et de divertissements, ça fait partie de son patrimoine», mentionne-t-elle. Il y a longtemps que dure l’histoire d’amour entre Montréal et le burlesque, comme en témoigne la légendaire Lili St-Cyr, effeuilleuse des années 1940, et le non moins célèbre Théâtre Gayety.

Pourtant, The Lady Josephine assure le contraire. «Montréal n’est pas un pôle important du burlesque», affirme-t-elle. Cet art américain, qui prend sa forme actuelle dans les années 1930, est plus populaire aux États-Unis. «Il y a plus d’anglophones qui font du burlesque ici à Montréal, […] c’est moins populaire dans les milieux européens et Montréal est un peu plus européenne», développe The Lady Josephine.

Le festival promeut tout de même cet art dans la métropole. «Depuis quelques années plus de cours ouvrent. Ça a augmenté le niveau standard des performances. On tend vers une certaine professionnalisation dans le domaine», souligne The Lady Josephine. Alors qu’il y a une dizaine d’année les spectacles burlesques étaient l’œuvre d’amateurs passionnés, de plus en plus d’artistes voient, grâce au gain de popularité actuel, l’occasion d’essayer d’en faire une carrière.

Même si les Québécoises ne seront pas sous les feux de la rampe cette fin de semaine au Club Soda, elles pourront tout de même assister à un spectacle envoûtant où rires et séduction se mêlent.

Photo : Patrick Beaudry

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