Le premier Conseil d’administration de l’UQAM pour l’année scolaire 2015-2016 qui aura lieu le 1er septembre prochain sera marqué par l’absence de représentants étudiants.
Les deux postes réservés aux étudiants au sein du C.A. n’ont toujours pas été comblés après le départ forcé des derniers à avoir occupés ce rôle. Justine Boulanger, auparavant étudiante en médias numériques, a été expulsée en juin par le comité exécutif de l’UQAM pour une durée d’un an. René Delvaux a quant à lui vu sa demande de prolongation de maîtrise être refusée par le vice-rectorat aux Études et à la Vie étudiante. Cela a entraîné la fermeture de son dossier étudiant en date du 20 mars.
L’article 1.4 du règlement 3, qui régit les procédures de désignation à l’UQAM, stipule que «les deux étudiant(e)s sont désigné(e)s par les étudiant(e)s de l’Université, conformément aux dispositions de la politique adoptée à cette fin par le Conseil.» En d’autres termes, le C.A. doit d’abord donner ses indications quant à la façon de procéder.
La présidente de L’Association étudiante de l’École des Sciences de la gestion (AéESG), Ariane Dugas-Angrignon, déplore que l’UQAM ait pris autant de temps avant d’agir. «Nous sommes dans une situation où ce n’est pas la première fois que les étudiants sont absents d’un C.A.», se désole-t-elle. En effet, les réunions qui ont eu lieu entre avril et juin dernier ne comptaient pas de représentants de la population estudiantine. La jeune femme reproche à l’UQAM de ne pas avoir fait plus d’efforts afin de recruter des étudiants pour ces postes qui devront être comblés dès septembre.
Du côté de l’UQAM, la porte-parole Jenny Desrochers, indique que la procédure de désignation des nouveaux représentants étudiants sera annoncée le 2 septembre, le lendemain de la rencontre du Conseil. Une information que confirme la présidente de l’AéESG, qui dit avoir reçu récemment une invitation pour une séance d’information à ce sujet.
Si l’on se fie au passé, les étudiants élus par leurs pairs devront peut-être attendre longtemps avant d’entrer pleinement en fonction, croit Ariane Dugas-Angrignon. «La dernière fois que des élections ont eu lieu il y a deux ans, les étudiant choisis ont dû attendre plusieurs mois avant d’avoir toutes les confirmations nécessaires», raconte-t-elle.
La coordonnatrice de l’Association facultaire des étudiants en langues et communications (AFELC) Nancy Labonté est aussi d’avis que le déroulement des sélections devrait prendre du temps. Elle jette le blâme sur le système qui devra approuver les deux candidats. «Si le processus est si lent, c’est à cause de la grosse machine administrative en place», explique la coordonnatrice. Selon l’article 1.4 du règlement 3, les futurs représentants doivent, en plus de remporter des élections organisées à travers l’ensemble de la communauté étudiante de l’université, faire accepter leur candidature par le Conseil d’administration et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.
Nancy Labonté est persuadée que même si les deux postes étaient occupés, ces derniers n’auraient pas un poids décisionnel suffisant. «Ce n’est pas assez d’avoir deux étudiants sur la plus haute instance de l’université», estime-t-elle.
Dans un article du Devoir daté du 19 juin 2015, l’UQAM «promet d’attribuer le rôle d’observateur aux deux étudiants dès la réunion d’octobre». Un renseignement que la porte-parole de l’UQAM, Jenny Desrochers confirme de nouveau. Nancy Labonté précise qu’être observateur limite le pouvoir des représentants étudiants. «Cela les empêche de défendre adéquatement les points qu’ils font valoir», avertit-elle. L’article du Devoir rapporte aussi «qu’ils auraient ainsi droit de parole, mais ne pourraient pas voter».
Les décisions qui seront prises au prochain Conseil d’administration seront cependant tout à fait légitimes, admet Ariane Dugas-Angrignon. «D’un point de vue légal, c’est légitime parce qu’ils ont quorum. Par contre, ce n’est pas représentatif de l’ensemble de la population uqamienne», spécifie-t-elle. À son avis, les dirigeants de l’UQAM peuvent s’attendre à se faire bombarder de questions dans les autres instances de l’université. «Si les postes ne sont pas comblés assez rapidement ou s’ils ne nous tiennent pas assez informés, du temps supplémentaire sera pris dans les autres instances où il y a des étudiants pour poser des questions», prévient la présidente, qui siégeait elle-même auparavant à la Commission des études.
Cette absence des étudiants sur la plus haute instance de l’UQAM se produit à un moment où le Conseil d’administration devra vraisemblablement faire plusieurs choix importants lors des prochaines réunions. L’université doit en effet trouver des moyens de limiter ses dépenses, étant affligée par de nombreuses compressions budgétaires.
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