Huit questions à Julien Lacroix

Humoriste émergent et improvisateur dans l’âme, Julien Lacroix, 22 ans, tente de s’imposer dans une relève humoristique qui ne manque pas de visages. Le Montréal Campus lui a posé quelques questions lors d’une des représentations des Mardis du Rire, événement humoristique qu’il anime à Longueuil chaque semaine au Barachico depuis un an et demi.

Ton parcours vers l’humour n’est pas très orthodoxe. D’où t’es venue l’idée de plonger dans le stand-up?

J’ai commencé mes études en cinéma au cégep de Maisonneuve, mais rapidement j’ai compris que je n’avais pas de talent là-dedans. Comme j’ai toujours eu un petit quelque chose de drôle avec l’improvisation, j’ai décidé de me lancer en humour. C’est sûr que les contacts étaient plus difficiles au début parce que j’avais passé à côté de l’École nationale de l’humour, mais à cause de l’impro je suis rentré plus facilement dans le milieu des bars. Depuis un an et demi, je suis quasi temps plein.

La transition de l’improvisation vers le stand-up comique est-elle naturelle?

Ce n’est pas une transition facile, il faut s’adapter. Le plus dur est d’apprendre à connaître son personnage. En impro on est tout le temps dans l’instant, on prend jamais vraiment le temps de penser à son personnage, à le peaufiner. Sur un improvisoire je pouvais en avoir dix qui faisaient le travail, mais dans un sketch, il y en a moins qui passent le test. Faire ça à temps plein cinq-six fois semaine, c’est ça le plus gros défi.

Comment pourrais-tu décrire ton humour? As-tu un style bien à toi?

Je veux réinventer l’humour! Bon, peut-être pas mais plus sérieusement, mon public cible c’est du monde qui voient que je ne me prends pas au sérieux. Je travaille beaucoup le sarcasme, au premier degré tu vas me trouver débile mais si t’es là pour avoir du fun, tu vas comprendre qu’il y a un degré de rire assez élevé dans ce que je fais. J’aime me moquer de ceux qui se prennent au sérieux. Je travaille sur un numéro qui porte sur les gens qui donnent leur opinion sur les réseaux sociaux. Ces gens-là pensent avoir la vérité absolue, mais en réalité ils ont lu quoi, un cahier de catéchèse vide? Donner son opinion c’est répandu mais rarement intéressant. Je crois que ce sujet rejoint pas mal tout le monde et je rentre dedans.

Est-ce que l’humour, et surtout la relève, est un milieu compétitif? Que réponds-tu aux gens qui pensent qu’il y a trop d’humoristes?

Je ne trouve pas que c’est trop compétitif, et surtout pas qu’il y a trop d’humoristes. Quelqu’un m’a déjà dit: y’a pas trop d’humoristes, y’a pas assez de bons humoristes. Ceux qui ont leur public percent. Ceux qui ont à faire leur place font leur place. C’est l’humoriste qui souhaite le plus fort, qui se rentre dedans le plus qui va réussir. Les plus grosses critiques que j’ai reçues viennent de moi-même.

Comment te prépares-tu à tes spectacles? As-tu une routine quotidienne?

Certains humoristes écrivent vraiment une heure par jour, j’essaie mais mes meilleurs numéros arrivent d’un flash, une idée que j’ai que je transpose tout de suite sur mon cellulaire et que j’élabore après. Je la joue le lundi soir, je l’écoute le mardi matin et je prends des notes. Je vois ce qui est bon, ce qui est à enlever. À force de jouer beaucoup tu fais moins de compromis, tu en enlèves beaucoup plus. Au début c’est plus difficile, mais y’a tellement de bons humoristes dans la relève, quand tu joues tu dois rentrer solide.

Ton parcours et ta recherche de reconnaissance ont-ils été difficiles, en général?

Honnêtement, j’ai eu des bons amis. Des bons collègues humoristes qui m’ont pris rapidement sous leurs ailes. Des gens comme Mehdi Bousaidan ou Richardson Zéphir qui viennent aussi de l’impro ont pavé la voie à ce genre de transition. J’ai travaillé fort mais je n’en ai pas forcément bavé.

Comment vois-tu ton futur, as-tu des projets à nous partager en exclusivité?

Je ne suis pas tout à fait prêt pour un gala, pas cette année en tout cas. Je vais continuer à animer les mardis du rire, c’est du bon rodage et l’équipe du Barachico a été incroyable pour moi. Par contre, j’ai des projets sur la table pour le Zoofest cet été, ou encore pour la prochaine édition du grand rire Comedy club.

À court terme j’aimerais ça faire de la télé, ça donne beaucoup de visibilité et c’est facile à partager. À long terme, mon plus grand objectif c’est de rester là. Certains humoristes ont des bulles de deux ou trois ans puis tombent dans l’oubli. Être constant et rester là longtemps, c’est ça le plus grand défi.

Raconte une anecdote où tu t’es planté sur scène.

C’est cruel, mais j’en ai une bonne. J’ai déjà joué à Trois-Rivières dans une soirée où les numéros devaient durer 15 minutes. J’en étais à mes débuts et honnêtement, je n’avais même pas un bon trois minutes. Le public était spécial et jugeait énormément. Je ne sais pas si c’est particulier dans cette ville-là mais les gens avaient vraiment des couteaux dans les yeux. J’ai passé mes 15 minutes (une éternité) à regarder les deux douchebags en avant pour essayer de les faire rire. Au final je me suis cassé la gueule, mais c’est les moments où tu apprends le plus.

Julien Lacroix se produit chaque mardi au Barachico à Longueuil. Visitez la page Facebook des Mardis du rire pour en savoir plus.

 

Photo: Julien Lacroix

Commentaires

Une réponse à “Huit questions à Julien Lacroix”

  1. bonjour , je voulais simplement dire que ce « montréal campus«  ne répond pas vraiment au question que je croyait y retrouver sur Julien Lacroix… mais merci beaucoup d’avoir penser a faire un site avec des réponses a nos questions .

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