L’étrange histoire de Noémie Dufresne

Je me suis inscrit sur Facebook en 2008 et comme presque toute ma génération, j’ai gaspillé des heures et des heures sur le réseau social. Amis, école, famille: mon triumvirat facebookien est toujours le même après six ans, mais ça ne semble plus être le cas pour les adolescents d’aujourd’hui. En lisant quelque part une liste des Québécois avec le plus d’abonnés sur Facebook, j’ai constaté avec surprise qu’elle était dominée par des jeunes et ce ne sont pas des candidats-vedettes de La Voix.

Noémie Dufresne comptait plus de 186 000 abonnés au moment d’écrire cette chronique, sur les talons de Véronique Cloutier et Julie Snyder. Elle est devenue une véritable entreprise en moins de deux ans avec un gérant qui s’occupe de sa publicité. Comme elle le dit elle-même dans notre article sur le sujet , elle reçoit près de 30 messages à la minute. Mais que fait-elle donc pour attirer autant l’attention? Essentiellement, elle publie des photos provocantes. Si elle a un nombre X de «J’aime», elle promet de se filmer en train de «twerker».   Traitez-moi de mononcle, mais je trouve toute cette mode de vedettariat malsaine au possible.

Chaque photo de Noémie est accompagnée de commentaires virulents sur son apparence avec des insultes très dures. Ils sont nombreux à s’abonner à la page de la jeune fille uniquement pour l’attaquer personnellement sur une plateforme où la retenue semble être chose du passé. En les ignorant, elle fait preuve d’un sang-froid admirable, mais il reste que c’est de l’intimidation pure et simple qui peut détruire une personne plus fragile. Les «haters» se sentent probablement tout-puissants devant leur écran, mais auraient-ils autant de «courage» en regardant leur cible dans les yeux?

En naviguant sur les profils des amis Facebook de ma sœur adolescente, j’ai remarqué qu’avoir 1500 amis est devenu la règle plutôt que l’exception. Les jeunes deviennent de plus en plus enclins à s’exposer publiquement et sont déterminés à se bâtir un réseau virtuel considérable pour devenir populaire. La nouvelle version des 15 minutes de gloire en quelque sorte. Une idée séduisante au premier regard pour toutes ces jeunes filles qui doivent rêver d’être la prochaine Noémie Dufresne.

En six ans, Facebook a tellement changé que je me sens déjà dinosaure. Après avoir exposé cette problématique, j’avoue avoir encore du mal à la comprendre. Pour quelqu’un qui publie un statut aux deux mois, c’est peut-être juste normal…

Étienne Cournoyer

Chef de pupitre Sociéte

societe.campus@gmail.com

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