Alors que le patronat reste de glace devant les revendications de certains syndicats, ses employés crient pour obtenir écho à de nouvelles conventions. Une chaude rentrée universitaire qui provoque des tollés auprès de la direction.
Deux syndicats de l’UQAM avaient mis l’établissement universitaire au pied du mur lors du dernier trimestre hivernal. À leurs yeux, la direction persiste à tourner les coins ronds sur les demandes de renouvellement des conventions collectives de ses salariés. Toujours dans l’attente au cours de l’été, l’un des syndicats a voté une grève pour le deuxième jour de la rentrée. Le Syndicat des employés de l’UQAM (SEUQAM) et le Syndicat des employés étudiants de l’université (SETUE) attendent maintenant de pied ferme leur employeur pour la suite des pourparlers.
Le SEUQAM représente les préposés à l’entretien des immeubles, les commis à la cafétéria et au bloc sportif, les appariteurs et les mécaniciens. Ces membres du syndicat sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2012. La principale frustration et l’élément déclencheur de cette grève est le gel sala- rial des employés depuis cette date. «Le pain, le gaz et les œufs: tout coûte plus cher, s’exclame un préposé à l’entretien de l’immeuble, Carl*. En ce moment, les salaires ne sont pas indexés en fonction du coût de la vie. L’impatience est palpable chez tous les membres dans les séances de négociations.» Pour le porte-parole du Syndicat des employés de soutien de l’UQAM, Martin Larose, l’objectif le plus difficile reste de conserver le pouvoir d’achat des employés.
Les membres du SEUQAM ont voté à 93,4% pour cinq jours de grève ouvrable. Après 15 tours de négociation, ce syndicat de 2 000 membres est descendu dans les rues le 3 septembre dernier pour un arrêt de travail de 24 heures. Si l’action de grève peut sembler une solution radicale pour certains, les membres du SEUQAM trouvent leur position à la table des négociations encore trop minima- liste. «Ils pensent que leur demande de nouvelle convention collective est trop modérée et qu’ils se doivent de revendiquer davantage», indique Martin Larose.
Un tableau similaire se dresse pour le SETUE qui demande le renouvellement de la convention collective des étudiants salariés. Mais le SEUQAM est déjà bien en avance sur le SETUE dans ses négociations. La direction a rencontré le SETUE à cinq reprises pour le moment. «Les arrêts de travail sont toutefois des moyens d’actions qu’on envi- sage à long terme», menace
la responsable aux communications et à la mobilisation du SETUE, Katherine Ruault. Malgré ces rencontres, le dossier accumule de la poussière. «Ça fait deux mois que la direction ne nous a pas rencontrés, souligne-t-elle. Ça avance assez lentement les négociations jusqu’à main- tenant.» Les pourparlers du SÉTUE semblent se diriger dans la même direction que ceux de la SEUQAM.
Vacances administratives
Le syndicat des employés de soutien a exercé une pression sur la direction pour organiser une rencontre de négociations durant tout l’été. Six jours avant la rentrée universitaire, l’UQAM a accepté de rencontrer la SEUQAM. L’idée d’une stratégie de la part de l’UQAM quant à son absence à la table de négociations n’est pas mise de côté par le syndicat. «C’était une rencontre de dernière chance pour tenter de ne pas arriver à un 24 heures de grève, croit Martin Larose. On ne fait pas une grève de gaieté de cœur. Les gens vont perdre une journée de salaire complète en faisant ça», s’émeut-il. Le SETUE approuve les actions de la SEUQAM. «On appuie ce qu’ils font en ce moment pour se faire entendre», épaule la responsable aux communications et à la mobilisation, Katherine Ruault.
L’UQAM n’a pas voulu commenter cet enjeu qui para- lyse plusieurs services aux étudiants. Au cours de la première journée de grève de la SEUQAM, le 3 septembre dernier, les étudiants ont dû se passer du Registrariat, des bibliothèques et des Services à la vie étudiante. Le centre d’émission de la carte UQAM, les comptes étudiants, le centre sportif, les cafétérias et le kiosque d’information étaient également fermés. «Vous comprendrez que je ne vais pas commenter publiquement le déroulement des négociations ni les discussions à la table de négociations», a fait valoir le vice- recteur à la Vie universitaire, Marc Turgeon.
La SEUQAM n’a pas un historique gréviste très actif. «Nous avons toujours été un syndicat de compromis, martèle Martin Larose, sans qu’on ait recours à de gros moyens de pression comme la grève.» Près de 1 000 membres de la SEUQAM, durant la première journée de grève, ont dénoncé leurs conditions en plein coeur au centre-ville.
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