Quand il reviendra enfin chez lui, Solomon Northup se souviendra du marchand d’esclaves (Paul Giamatti) qui n’a pas hésité à séparer une mère de ses enfants pour empocher plus d’argent. Il se souviendra aussi du jeune contremaître sadique et extrêmement détestable (Paul Dano) qui supervisait les opérations de sa première plantation. Mais, pire que tout, il se souviendra d’Edwin Epps (excellent Michael Fassbender), l’un des hommes les plus cruels et abominables de la dernière décennie au cinéma.
Autre mention spéciale à Chiwetel Ejiofor, révélé en 2006 dans Children of Men, qui compose son rôle le plus abouti à ce jour dans la peau de Solomon, un homme qui refuse de perdre espoir malgré toutes les horreurs qu’il va traverser.
Le nouveau long métrage du cinéaste britannique Steve McQueen dépeint l’histoire vraie de Solomon Northup, violoniste émérite du 19e siècle et père de famille, kidnappé et forcé à l’esclavage pendant douze ans.
Quentin Tarantino favorisait un mélange d’humour noir, d’autodérision et d’ultra violence (sans absence d’émotions néanmoins) pour exploiter le thème de l’esclavage dans Django Unchained. Steve McQueen privilégie quant à lui une approche réaliste pour exposer cette période sombre des États-Unis. Sa mise en scène se distingue par des plans séquences incitant à l’immersion du téléspectateur dans un monde cruel, où des êtres humains vivent dans des conditions atroces. À certains égards, le film surpasse Schindler’s List, de Steven Spielberg.
Le cinéaste apporte une contribution monumentale au septième art en livrant un film magnifique, mais extrêmement dur et intense. Cette oeuvre prouve la puissance du cinéma et dévoile toute la gravité des erreurs du passé.
12 Years a Slave, Grande-Bretagne, États-Unis, 134 minutes, en salle depuis le 3 novembre
Laisser un commentaire