À première vue, les deux expositions en cours à la Fonderie Darling, Dédale de Jocelyne Alloucherie et Projections de Yann Pocreau, ont quelque chose de très complémentaire : utilisation du noir et blanc, salles plongées dans l’obscurité, photos et vidéos. Toutefois en s’y attardant de plus près chaque exposition possède une ambiance distincte et surtout une signature unique.
Avec Dédale, Jocelyne Alloucherie offre une atmosphère urbaine où la noirceur domine. Elle illustre le charme particulier des ruelles à travers des photographies géantes, piquées d’immeubles sombres contrastant avec des pans de ciel gris. C’est la partie sur écran qui fascine le plus : l’artiste féminine fait défiler des séquences en noir et blanc de ruelles filmées de façon très réalistes: vieux vélos, chats errants, poubelles et déchets empilés. Et soudain, certains détails déplaisants de la ville ont quelque chose de merveilleux.
Projections, de Yann Pocreau, plonge pour sa part le spectateur dans le passé. Le photographe présente d’anciennes cartes postales d’églises gothiques françaises. Si la noirceur est toujours omniprésente, c’est la recherche de la lumière qui accroche dans l’exposition. Une sorte d’éclairage divin, qui se faufile dans chacune de ses œuvres : dans les vitraux d’une image projetée au mur, entre les fentes des cartes postales, au travers des murs d’une cathédrale. Trois œuvres envoûtantes, qui transportent dans cette atmosphère propre aux églises.
Bref, deux expositions aussi saisissantes l’une que l’autre, presque de courts voyages, qui donnent ce drôle de sentiment de regarder, pour un moment, à travers les yeux de l’artiste.
Dédales de Jocelyne Alloucherie et Projections de Yann Pocreau sont présentés à la Fonderie Darling jusqu’au 8 décembre.
crédit photo: Catherine Lamothe
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