L’insoutenable beauté du photojournalisme

Le monde tourne désormais en mode image. Les plate- formes numériques, les réseaux sociaux, les médias, tous s’orientent vers un bombarde- ment massif de visuel. Or, l’exposition du World Press Photo réussit encore une fois à nous confronter, des reportages aux portraits, à l’actualité de cette année de manière percutante.

En escale à Montréal au Marché Bonsecours, l’exposition témoigne de la violence et des injustices qui sévissent partout sur la planète, mais sans écarter une lueur d’espoir en l’humanité. «Le World Press Photo prouve par les photos qui sont exposées que les gens ont ce besoin de partager, ce qui prouve l’instinct solidaire qui persiste dans l’adversité», a déclaré Dennis Trudeau, journaliste et porte-parole de l’évènement.

Beaucoup de tendresse ressort des photos. L’une d’elles, dans un sobre noir et blanc, suit le destin terrible d’une mère iranienne et de sa fille sauvagement aspergées d’acide. Malgré leur visage ravagé, elles continuent de s’embrasser, car depuis l’attaque, plus personne n’ose le faire. «Certains pourraient penser que c’est une exposition difficile, admet le président du World Press Photo Montréal, Matthieu Rytz. Cela dit, le photojournalisme y est montré d’une manière très large.»

Malgré certaines photos très dures à regarder, l’exposition est une intéressante macédoine de toutes les sphères de l’actualité.De portraits à l’esthétique minimaliste d’Africains à l’intimité de la vie d’un couple âgé dont l’homme est atteint de la maladie d’Alzheimer, en passant par un reportage qui lève les tabous sur l’homosexualité au Vietnam, le World Press Photo informe davantage sur la condition humaine que bien des bulletins de nouvelles. Une tradition pertinente à perpétuer.

World Press Photo 2013, du 4 au 29 septembre au Marché Bonsecours, tous les jours de 10h à 22h.

Crédit photo: Ariane Thibault-Vanasse

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