Véritable laboratoire-galerie de danse à l’UQAM, Passerelle 840 permet depuis 1998 l’expérimentation chorégraphique chez les étudiants du département. Le troisième spectacle de l’année scolaire 2012-2013 était présenté vendredi, samedi et dimanche derniers à la Piscine-théâtre du Département de danse.
«Les passerelles permettent d’essayer des nouvelles choses devant public sans se péter la gueule», souligne la chorégraphe Suzanne Vallières-Nollet, qui a participé au projet. Pour être présenté à une Passerelle, chaque projet doit avoir été approuvé par un comité de sélection. Au cours du processus de création, les étudiants sont ensuite épaulés par un conseiller artistique choisi parmi les enseignants du Département de danse.
Dans le premier numéro intitulé Elle veut, les chorégraphes Alexandra Imbeault et Chloé Ouellet-Payeur, ont mélangé danse et théâtre pour raconter leur histoire. «On voulait garder le meilleur des deux. La danse suivait notre histoire», souligne Chloé Ouellet-Payeur. Leur prestation s’articule autour d’une fille qui cherche absolument à commander un café et se heurte à une serveuse qui ne lui répond pas. Les deux créatrices ont utilisé le café comme métaphore aux dépendances. Elles ont élaboré une œuvre plus sociale où elles abordent les thèmes de la surconsommation, du capitalisme et de la superficialité. Une telle démarche fait figure d’exception dans le milieu de la danse, estiment-elles. «C’est rare qu’on va dans le corps social, habituellement en danse on ne voit pas l’humain en société», mentionne la chorégraphe.
La seconde prestation, Corps à cœur, de Suzanne Vallières-Nollet et d’Ariane Dessaules mélangeait elle aussi danse et théâtre, en plus d’avoir un contact particulier avec le public. Au début du spectacle, par exemple, les artistes venaient se présenter en personne à certains spectateurs. «Pour nous le public est un interlocuteur, parce que notre travail est mouvant, on veut aller au-delà du quatrième mur», mentionne Suzanne Vallières-Nollet. Le projet aborde les rapports humains, la solitude et la cohabitation des corps en société. Corps à cœur se veut une partie d’un projet plus vaste que les deux étudiantes espèrent pouvoir présenter au complet éventuellement.
La troisième partie du spectacle présentait Toucher du bois, une création de Miriam Lavallée. Les danseurs et danseuses étaient accompagnés de musiciens qui jouaient une mélodie folk tout au long du numéro. La chorégraphe dit avoir voulu explorer les thèmes de la matière brute et du corps en mouvement dans une musique folle pour ce numéro. «Je trouve que ça a bien fonctionné, alors peut-être qu’on poussera plus loin en faisant quelque chose de plus gros, souligne Miriam Lavallée. Mais à la base on le faisait pour le plaisir», conclut-elle.
Une autre édition de Passerelle 840 est prévue du 29 au 31 mars, après quoi les étudiants présenteront leur spectacle de fin de session en avril.
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