Essentiel

Il a foncé seul toute sa vie. Autofinancé pendant 32 ans, libre et fier de l’être, le Montréal Campus traverse aujourd’hui une sècheresse publicitaire terrible qui draine ses finances et voilà que l’Université, au sein de laquelle il a été source d’information et vecteur de transparence pour des milliers de lecteurs, semble suggérer au marcheur d’espérer la pluie. Il a été, et est plus que jamais, un laboratoire de formation évolutif. Il a jusqu’ici été un instrument de rayonnement formidable pour l’UQAM par le simple fait d’avoir catapulté des centaines de journalistes vers la profession. Mais la crise qu’il traverse est sans nom et la communauté universitaire doit, en définitive, prendre la pleine mesure de ce que lui amène un média indépendant et crédible, dérangeant et insolent lorsqu’il le faut. Pensons un instant à qu’il a apporté, tant à ceux qui l’ont écrit et abreuvé qu’à ceux qui l’ont lu et apprécié (ou contesté!). Imaginons la perte énorme que serait sa disparition pour l’UQAM et la libre circulation des idées. Si le Montréal Campus est encore en vie, c’est grâce aux équipes successives qui ont, chacune à sa manière face à une famine publicitaire qui s’abat même sur les grands médias, réussi de petits tours de force. S’il survivra, ce sera grâce à une prise de conscience collective sur la pertinence de l’information dans ce qui, faut-il vraiment le rappeler, est un établissement de savoir.

François Desjardins
Journaliste économique
Le Devoir

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