Manon Cornellier était là quand est né le Montréal Campus. Aujourd’hui chroniqueuse politique au quotidien Le Devoir, elle explique comment ses collègues et elle ont fait face à des difficultés qui sont loin d’être étrangères à celles que rencontre aujourd’hui le journal des étudiants de l’UQAM.
Manon Cornellier a débuté son baccalauréat en communication en 1980. «À l’époque, Roch Côté venait de lancer le journal. Pierre Foglia était notre professeur d’écriture journalistique et il avait encouragé plusieurs d’entre nous à aller s’impliquer dans cette institution naissante.» D’abord collaboratrice, l’expérience de Manon Cornellier aura duré cinq ans au cours desquels elle aura autant assuré la distribution que le poste de rédactrice en chef. «Ça a été une expérience très formative pour moi, raconte-t-elle. Écrire au journal m’a aidé à acquérir une méthode de travail. Ça m’a surtout apporté des amis et un réseautage qui me servent encore aujourd’hui». Travailler au Montréal Campus a selon elle été un apprentissage qui dépassait la simple méthode. «J’ai appris à prendre de la distance face aux événements. Je devais par exemple couvrir des conseils d’administration de l’Université alors qu’il y avait des conflits avec les étudiants. »
L’expérience de la chroniqueuse au Devoir apporte un éclairage sur les problèmes que traverse présentement le journal. «Travailler au Montréal Campusm’a enseigné ce qu’était la réalité économique d’un journal, explique-t-elle. On a traversé toutes sortes de problèmes financiers. Je me rappelle une fois où on a publié un journal de quatre pages seulement, tellement on manquait d’argent. C’est à ce moment qu’on a commencé à vendre du café pour financer le journal».
Manon Cornellier roule sa bosse depuis maintenant près de 30 ans dans le milieu journalistique. «J’ai toujours été préoccupée par diverses causes sociales quand j’étais jeune, se rappelle celle qui militait à l’époque au sein de plusieurs organismes. J’ai réalisé que l’obstacle principal à l’avancement de plusieurs causes auxquelles je croyais était le manque d’information des gens. J’ai décidé que je voulais offrir aux gens des outils qui leur permettraient de faire des choix éclairés.» Elle a débuté sa carrière à La Presse en 1985 et a par la suite été envoyée à Ottawa où elle travaille toujours. Après son passage à La Presse, elle a travaillé comme pigiste, notamment pour TVA et TFO. Depuis 1996, elle occupe le poste de chroniqueuse politique au quotidien Le Devoir. Elle est également blogueuse pour le magazine L’actualité. Manon Cornellier a remporté en 2007 le Prix de journalisme Judith-Jasmin, catégorie opinion.
Si la chroniqueuse politique se désole aujourd’hui du sort du Montréal Campus, son expérience lui rappelle que des solutions existent et qu’il est possible de se sortir du marasme que traverse présentement la presse étudiante.
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