9 février 2012. Des cris fusent dans le pavillon Judith-Jasmin. L’Association des étudiants en géographie de l’Université de Montréal vient de voter pour un mandat de grève générale illimitée (GGI), portant le nombre d’étudiants en faveur de la GGI à 20 000. Le plancher est atteint. Partout, c’est l’euphorie. Après tout, ça ne va durer que quelques semaines, non?
27 août 2012. Des étudiants quittent leur classe, l’air perplexe. C’est jour de rentrée à l’UQAM pour certaines assos, mais aussi le retour des levées de cours pour d’autres, à coups de slogans anti-électoraux et de trompettes du Dollarama. Bon nombre d’étudiants tentent de regagner leur classe, après plus de six mois hors des bancs d’école. Ceux qui sont forcés de sortir bougonnent, les autres s’arrachent les cheveux avec leur horaire condensé. L’UQAM, elle… eh bien, on n’en sait rien.
Le temps est en suspens. La grève étudiante du Québec a beau avoir fait jaser les médias autour du globe, aucun engagement n’a été pris pour réellement régler le conflit. Au contraire, on a préféré jeter de l’huile sur le feu.
On attend. Encore. Parce qu’il est beaucoup plus facile de diaboliser les étudiants, puis déclencher une élection après le début des classes. Entretemps, des uqamiens peinent à concilier travail et études, alors que d’autres sont privés de toute aide financière pendant le mois de septembre. Et on ne parle surtout pas des parents-étudiants qui peinent à joindre les deux bouts.
Après avoir espéré l’essoufflement du mouvement, le gouvernement prône la dureté et l’arrogance. Plutôt que de prendre ses responsabilités, du moins, pour atténuer la crise, il laisse les policiers se défouler avec leurs matraques. En tant que «bon père de famille», on repassera.
Venons-en à ces fameuses élections du 4 septembre, juste assez tôt pour éviter les révélations de la Commission Charbonneau, juste assez tard pour que les étudiants craignent pour leur session et décident de retourner en classe. Il faut au moins admettre que ça a fonctionné, du moins pour quelques associations.
Mais entre vous et moi, que faudra-t-il faire pour retourner en classe? Tous carrés confondus, quelle solution serait acceptable? Est-ce que l’élection d’un nouveau gouvernement pourrait réellement attiser le feu?
Question éducation, Pauline s’entremêle dans ses convictions, Charest ne bronchera pas et Legault… est resté chez ses parents jusqu’à l’âge de 30 ans et n’a pas de leçon à faire concernant l’épargne. Même s’ils sont pour la gratuité scolaire, on s’entend pour dire que Québec solidaire et Option nationale ne formeront pas le gouvernement.
Mais voilà. Une élection va situer les Québécois sur l’importance qu’ils accordent à l’éducation. C’est le temps de voir si la majorité silencieuse est telle qu’on nous l’a décrite.
À chacun le droit de voter ou non. Mais n’oublions pas que la démocratie est pas mal plus directe quand tous les électeurs se prononcent.
Laisser un commentaire