Au lendemain du budget Bachand, les associations étudiantes protestent, alors que la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CREPUQ) se réjouit des mesures annoncées pour aider au développement du milieu universitaire.
La porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Jeanne Reynolds, se dit «déçue» et «fâchée» par l’attitude du gouvernement libéral face à leurs revendications. «Le budget n’a pas pris en compte sérieusement les revendications du plus grand mouvement populaire en cours au Québec. Il n’y a aucune ouverture du gouvernement alors que nous lui demandons d’entamer des négociations», déplore-t-elle tout en avouant ne pas être surprise du maintien de la position du gouvernement.
Du côté de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la présidente Martine Desjardins ne ressent pas de la déception, mais plutôt de la frustration. «Nous réduisons les étudiants à des citoyens de seconde classe alors que nous sommes plus de 200 000 en grève», s’offusque-t-elle. La présidente voit dans la hausse une décision idéologique et non une vision à long terme. «Le gouvernement devrait savoir que pour chaque dollar investi auprès d’un étudiant universitaire, l’État va chercher 5,30 $ en termes d’impôts et de taxes lorsque celui-ci obtient son diplôme et entre sur le marché du travail», argue-t-elle.
La contribution supplémentaire de 63 M$ au plan de financement universitaire n’impressionne guère les leaders étudiants qui se questionnent quant à la destination de cette somme d’argent. La CREPUQ se dit toutefois satisfaite de cette annonce qui tient compte de la hausse de la fréquentation universitaire.
Les recteurs se réjouissent également des différents projets qui nécessiteront de la recherche universitaire. «L’expertise universitaire québécoise se déploie dans tous les secteurs d’activité de la société. Les universités sont donc bien placées pour contribuer aux nombreux projets de développement énoncés dans le budget, comme le Plan d’action sur les changements climatiques, le Plan d’action Vieillir chez soi et le Plan Nord», a déclaré par voie de communiqué, le président-directeur général de la CREPUQ, Daniel Zizian.
La classe moyenne touchée
La porte-parole de l’opposition officielle en matière d’enseignement supérieur, Marie Malavoy, qualifie le budget de «mauvais» pour la classe moyenne, surtout parce qu’il ne tient pas compte de l’impact de la hausse des frais de scolarité sur ces familles. «Le gouvernement n’a pas bonifié le programme de prêts et bourses en fonction des étudiants de la classe moyenne, alors qu’une majorité d’entre eux n’y a pas accès. On fait porter tout le poids sur la classe moyenne qui représente l’épine dorsale de notre économie», soutient la députée péquiste, qui juge le seuil de la contribution parentale peu avantageuse pour cette partie de la population. La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, dénonce quant à elle la diminution des bourses pour les étudiants à la maîtrise et au doctorat et trouve «aberrant que ce soit aux familles de se serrer la ceinture».
Les leaders étudiants assurent qu’ils intensifieront leurs moyens de pressions et que des perturbations économiques sont à prévoir. La CLASSE tient d’ailleurs un congrès cette fin de semaine pour discuter des actions à prendre à la suite de la manifestation nationale du 22 mars.
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