L’art d’agir

Huit étudiants en arts ont lancé un projet d’élaboration de tracts artistiques, vendredi dernier. Ils se baladent dans les centres d’achats et la rue en dessinant des croquis d’étudiants endettés. Leur but ? Rallier la population à la lutte contre la hausse des frais de scolarité.

Pour cette première journée, les étudiants se sont rencontrés dans un local du pavillon Judith-Jasmin pour conceptualiser et établir le projet. «L’idée nous est venue lors d’un cours. C’est un bon moyen d’être présents et actifs dans les espaces publics pendant le mouvement de grève, de façon à dialoguer avec la population», explique Pascale Brunet, étudiante en arts visuels et médiatiques.

Le groupe a imprimé des tracts avec d’un côté, un poème écrit par une étudiante, et de l’autre, un espace libre pour confectionner un croquis d’un étudiant endetté, lors de la sortie dans les lieux publics. Le poème Tous dans le rouge tente de faire le lien entre la surconsommation et la marchandisation de l’éducation. On y trouve des métaphores telles que «le tissu social est en train de devenir une guenille qui sent le moisi, c’est ça la marchandisation des services publics».

Montréal Campus s’est prêté au jeu lors de cet évènement. Vêtue d’une robe rouge et de collants rouges, la journaliste a posé dans les centres d’achats et dans la rue. Du Quartier des spectacles de Montréal au Complexe Les Ailes à la station de métro McGill, les étudiants en cercle esquissaient un croquis d’un modèle, et le donnaient aux passants. Les actions n’ont duré pas plus de cinq minutes dans chaque lieu, de façon à rejoindre un maximum de passants. «L’art sert aussi à traduire des idées sociopolitiques. Il est important d’agir dans des lieux publics. La grève est un moment de contestation, mais aussi une bonne occasion de renforcer les liens entre les participants de la grève et le public», décrit Pascale Brunet. Elle affirme que les gens dans la rue, pour la plupart, ont apprécié leur initiative. Mais dans les centres d’achats, les artistes militants se sont vite faits chasser par les gardes de sécurité.

Selon les étudiants, la distribution de tracts dessinés est une approche appréciée par les passants, qui possèdent quelque chose de personnel et se sentent interpellés par la cause. En rentrant directement en contact avec la population, les artistes tentent de faire avancer le mouvement de manière positive. «Les médias peuvent donner une fausse image des grévistes; il ne faut pas toujours s’y fier. C’est pourquoi, nous souhaitons être au coeur de la ville pour pouvoir partager notre cause, tenter de rallier les gens et d’effacer certains préjugés», informe Rudi Duperré, étudiant en théâtre.

Tous les vendredis matin à 10h, les participants se rejoindront dans le local J-7170 afin de préparer d’autres tracts, affiches et toutes autres productions visuelles. Tous les étudiants sont invités à user de leurs talents de dessinateur.

Crédit photos: Sabrina Descarrega

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