Après cinq heures de débats houleux et de tweets compulsifs, l’Association facultaire des étudiants en langues et communication (AFELC) a choisi de s’exprimer par voie de référendum. Les membres ont jusqu’à 18h demain soir pour se prononcer en faveur ou non du déclenchement d’une grève générale illimitée.
Si elle est votée, la grève entrerait en vigueur lundi, le 20 février, et n’affecterait aucun stage. Les productions des élèves en télévision et en cinéma ne seraient pas non plus compromises. L’accès à l’UQAM permettrait aussi la réalisation du projet de fin de baccalauréat en médias interactifs pendant le festival Montréal en lumières, du 20 au 25 février.
L’assemblée a eu lieu ce midi dans une salle Marie-Gérin-Lajoie bondée. L’affluence a été telle qu’une centaine de personnes n’a pu entrer dans la salle, demeurant dans le hall d’entrée. Vers 16h, le groupe a été transporté dans une autre salle et relié par micro à la foule de Marie-Gérin-Lajoie, non sans problèmes techniques. Ils n’ont pu s’exprimer que vers la fin de l’assemblée. Son organisation laborieuse a été décriée par de nombreux internautes, actifs sur les réseaux sociaux tout au long du rassemblement qui s’éternisait.
Au total, pas moins de 800 personnes ont assisté à l’assemblée générale, du jamais vu pour l’association. «Ça fait trois ans que je m’implique à l’AFELC et la salle Marie-Gérin-Lajoie a toujours été suffisante pour les assemblées générales. Nous n’avions pas prévu recevoir autant de gens, mais en même temps, c’est une bonne chose de voir que les gens s’impliquent», souligne Philippe P. Bellemare, coordonnateur de l’AFELC.
Les membres de l’AFELC ont réaffirmé leur opposition à la hausse des frais de scolarité, même si la proposition réclamant la gratuité scolaire avait été battue à la dernière assemblée. À deux reprises, les périodes réservées pour une plénière sur la grève se sont allongées. La majorité des intervenants au micro se sont dits en faveur de la grève, déplorant du coup la mauvaise gestion financière des universités. «L’université est gérée comme une entreprise et il faut la rendre rentable. On devrait imposer davantage les compagnies et les banques au lieu de faire payer les étudiants», suggère une étudiante. Philippe P. Bellemare veut s’assurer que l’argent de la hausse soit bien dépensé dans les intérêts des étudiants, et non dans l’administration des universités. «Ce n’est pas parce qu’on va payer plus qu’on va avoir plus de services, car une partie importante de l’argent irait dans les salaires des gestionnaires», a-t-il déclaré.
D’autres ont exprimé leurs inquiétudes quant aux conséquences d’une grève qui s’éternise ou ont simplement exprimé leur désaccord devant cette mesure jugée extrême. «Le monde tourne autour de l’économie, tu payes pour ta nourriture et ton éducation. Il n’y a plus de compagnies qui veulent venir au Québec car elles sont trop imposées. Tout est devenu trop socialiste», a déclaré une étudiante, non sans s’attirer quelques huées.
Le vote se continuera en personne demain au local de l’association, le J-1190, de 10h à 18h. Si la proposition de grève est acceptée, une assemblée générale sera organisée le 20 février pour en déterminer les modalités et établir un plan d’action. À ce jour, 11 400 étudiants issus de huit associations sont en grève.
Crédit photos: Andrée-Anne Côté-St-Laurent
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