18h07. Impossible d’y échapper.
Objectif de la soirée: écrire une chronique culturelle.
Aussi bien dire, faire saigner mon cerveau jusqu’à ce que mort s’ensuive. Oui, oui, j’adore écrire des chroniques! Surtout lorsque ma tombée était hier.
20h28. Ça fait plus de deux heures que je planche sur cette page blanche. Je navigue à toute vitesse sur la Toile dans l’espoir de tomber sur une bonne idée pour cette foutue chronique. Inspiration…
J’ai fait un essai, plutôt infructueux, sur les idées en matière de culture proposée par la Coalition de notre pragmatique national. Sans succès. J’ai beau lire et relire son plan de match. Rien. J’en suis même à me dire que ce n’est pas si mal. «La culture, notre identité en tant que Québécois…» Et patati et patata. C’est presque bon, je vous assure. Et avec un pas trop pire, on n’écrit pas une chronique. Mon prof me l’a répété tout au long de la session dernière.
Allez! Il faut que je sois méchante. Ou subjuguée.
Prise deux? Le 10 janvier dernier, la firme de recherche Hill Stratégies rendait publique une étude sur les investissements en matière culturelle effectués par les grandes villes du pays. Et la grande gagnante n’est nulle autre que notre métropole chérie. Avec 89 beaux millions de dollars insufflés à notre industrie cultuelle pour l’année 2010-2011. Y a-t-il quelque chose à ajouter? Non, pas tellement. On est fier, on est content. Youpi.
Mais après?
20h38. J’ai 1243 caractères. Il m’en manque 1757 pour atteindre les 3000 exigés par ma rédactrice en chef. Je suis encore loin du compte.
J’ajoute un titre : 1414. Mon nom, mon poste, mon courriel… tout en bas du texte. 1545. On va bien finir par y arriver.
Et avec tout cela, impossible de rester concentré. Défilé rapide sur Facebook. Rien de neuf sous le soleil. Je m’égare devant une série de photos particulièrement réussies.
Focus!
La voilà l’idée: l’art de la procrastination, l’errance cérébrale. Une petite voix dans ma tête me chuchote que c’est un sujet surexploité. D’accord Jiminy. Tu as gagné.
20h46. J’écrirais bien sur la rentrée culturelle hivernale. Ou encore, sur les nombreuses activités que nous proposerons les maestros des festivals de la saison du frimas. Car, pour sûr, l’hiver 2012 s’annonce prometteur. Ballets sublimes, acrobaties enchanteresses, expositions novatrices. De quoi bien nous faire patienter avant le retour du temps doux. Hélas, ma toute première chronique, celle-là même qui m’avait fait rager à la rentrée, portait sur ce sujet. Comme quoi, plus ça change, plus c’est pareil.
21h09. Dimanche soir. Première parution de la session. Je me retrouve encore devant mon écran à me demander sur quoi je vais bien pouvoir écrire. J’ai peine à imaginer les chroniqueurs culturels qui doivent s’exécuter hebdomadairement. Ou pire, ceux pour qui c’est une torture quotidienne. J’exagère bien sûr.
Ça y est! J’ai une idée. Ce sera sublime. Ma meilleure chronique. 3008.
Florence Sara G. Ferraris
Chef de pupitre Culture
culture.campus@uqam.ca
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