L’AFEA s’affilie à l’ASSE


C’est au terme d’un débat houleux en Assemblée générale lundi le 21 novembre dernier que l’Association facultaire des étudiants en art (AFEA) s’est affiliée à l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE). Ses membres unissent ainsi leur mobilisation à celle de l’association nationale contre la hausse des frais de scolarité.
Les étudiants en arts de l’UQAM ont envahi la salle Marie-Gérin Lajoie lundi après-midi afin de faire entendre leur voix. Résultats: 146 non et 223 oui à l’affiliation. Les débats de plus de deux heures trente étaient à l’image de l’intensité de la campagne des dernières semaines.

Les arguments du oui à l’affiliation tenaient sur les similitudes idéologiques des deux associations, notamment contre le dégel des frais de scolarité. C’est d’ailleurs l’union pour la même cause  qui a fait penché la balance pour l’affiliation. Philippe Éthier, secrétaire aux relations internes de l’ASSE était là pour présenter les lignes conductrices de son organisation, qui regroupe désormais 18 associations collégiales et universitaires.

Pour Alex Bourdon-Charest, membre de l’AFEA, ce vote n’est pas un point de non-retour. «On ne parle pas d’un mariage devant Dieu ici. Si jamais après la grève on ne se sent plus à notre place au sein de l’ASSE, on aura juste à se désaffilier». Une assemblée générale est déjà prévue à l’automne 2012 pour voter ou non la reconduction de cette union. La possibilité d’un divorce d’ici là reste toutefois possible. Les membres de l’AFEA peuvent en tout temps remettre en question l’affiliation par le biais d’un référendum ou d’un vote en assemblée générale.

Le fait d’avoir une voix au sein de l’ASSE, si faible soit-elle, était également un des arguments du oui. Des militants affirmaient qu’il était mieux d’avoir une voix dans l’association s’ils voulaient pouvoir la critiquer.

Le poids de l’AFEA au sein de l’ASSE est plus ou moins représentatif selon d’autres membres de l’Association facultaire des étudiants en arts, dont Élysa Lachapelle. «On nous dit que l’affiliation permettrait à l’AFEA de faire entendre sa voix lors des congrès de l’ASSE. Toutefois, l’AFEA, qui regroupe autour de 4000 étudiants ne disposerait que d’un seul droit de vote, la même chose que des associations étudiantes de 500 membres.» De plus, une cotisation de 12 500$ devra être versée à l’ASSE à chaque année, ce qui, selon elle, risque de perturber le budget de l’association des étudiants en arts. 
L’ASSE connue pour avoir été une cheffe de file lors des grèves de 2005, n’a pas toujours eu l’opinion publique de son côté. «Or, dans un débat public, le nerf de la guerre est d’avoir l’opinion publique de notre côté, pour pouvoir avoir plus de poids auprès du gouvernement», croit Élysa Lachapelle.

L’étudiante à la maitrise en Étude des arts considère que l’ASSE se dissipe avec ses positions radicales sur des questions internationales, l’anti-mondialisation, en passant par la question des femmes, du patriarcat, de l’homophobie et de l’environnement. «Elle se perd dans une multitude de revendications, distillant le message principal qui nous intéresse, à savoir la défense des intérêts des étudiants», ajoute-t-elle. Le manque d’organisation de l’association nationale freinait aussi plusieurs membres de l’exécutif de l’AFEA. Le fait qu’il y ait plusieurs postes vacants au sein des comités exécutifs de l’ASSE dénoterait de la faiblesse de la mobilisation. 

Avec l’affiliation de l’Association étudiante en anthropologie de l’Université de l’Université de Montréal (AEAUM) le 20 octobre dernier, l’ASSE prend du poids à quelques jours de la manifestation qu’elle organise pour le 6 décembre. L’évènement dénoncera la poursuite hausse des frais de scolarité en 2012, en marge de la Rencontre des partenaires en éducation, où la ministre de l’Éducation Line Beauchamp et des acteurs en éducation discuteront du financement des universités.

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