Du plongeoir au podium

Un record mondial en paranation est désormais uqamien. Benoît Huot, étudiant en communication, a réalisé un temps de 2 minutes 11 secondes et 30 centièmes lors des Championnats du monde d’Eindhoven aux Pays-Bas, pulvérisant l’ancienne marque de plus d’une seconde.  Portrait de l’athlète longueuillois qui surfe sur la vague du succès dans les piscines olympiques.
Photo: Courtoisie de Benoît Huot


C’est après sa journée quotidienne d’entraînement, commencée aux petites heures du matin, que Benoît Huot trouve un bref moment pour décrocher, non pas de la paranation, mais son téléphone. «Ce tournoi constituait ma cinquième participation à un Championnat du monde. L’objectif était en quelque sorte de reprendre ce qui m’appartenait.» En effet, l’homme de 26 ans détenait le record du monde du 200m quatre nages depuis plus de six années avant qu’un athlète australien le lui vole en 2008. Pour l’occasion, il en a profité pour passer devant son grand rival, le brésilien André Brasil, invaincu depuis son entrée en compétition en 2005.

Au bout du fil comme au fil de l’eau, l’étudiant se donne tout entier.  «J’ai une malformation de la jambe droite, car mon pied était mal positionné dans le ventre de ma mère, indique Benoît, sur le ton de la confidence. On appelle ça un pied bot. Mais si vous me croisez dans la rue, vous ne le remarquerez même pas. Oui, j’ai un désavantage, mais je ne suis pas en fauteuil roulant non plus» Toutefois, l’homme ne s’apitoie pas sur sort. Il s’est jeté à l’eau dès ses 13 ans. «J’écoutais sur RDS les Jeux du Canada et le nageur Philippe Gagnon donnait une entrevue. Il expliquait qu’il avait un pied pot. À cet instant, une lumière s’est allumée et j’ai fait les démarches pour participer à ce genre de compétition.»

Pour grimper sur les plus hautes du marche du podium, l’étudiant semble avoir trouvé la formule gagnante. «Je passe de cinq à six mois par année à l’extérieur de la Province, commente le jeune homme. Je réside en Floride la plupart du temps.» Le sud-est des Etats-unis permet à l’athlète d’échapper aux tentations urbaines de Montréal et de se concentrer sur ses entraînements.. Et lorsqu’il est dans la Belle province, il n’y a pas de repos pour le guerrier. «Je me réveille à 5h30 et fais une séance d’entraînement à la piscine et dans un centre sportif tout de suite après, continue le nageur professionnel. Je fais une petite sieste en début d’après-midi et deux autres visites à la piscine et au gym en fin d’après-midi.»

L’UQAM sur le podium

Avec son emploi du temps particulièrement chargé, difficile pour l’étudiant en communication de suivre une session à cinq cours. «J’ai commencé mon BAC en automne 2005 et je suis inscrit à un seul cours par session, généralement le mercredi matin.» Communication et natation ne sont pourtant pas synonymes. «J’ai choisi les communications parce que je voulais penser à autre chose que le sport une fois de temps en temps, plaisante l’étudiant uqamien. Aussi, je participe à beaucoup de conférences et entrevues, alors je veux pouvoir peaufiner ma communication, être prêt à faire face à la musique.» Par chance, l’Université est assez proche du Stade olympique, où Benoît s’entraîne dur. «J’ai aussi accès au Centre Sportif de l’UQAM, mais c’est rare que j’aille m’entrainer là-bas, ajoute Benoît Huot. C’est plus une question d’organisation avec mon entraîneur et l’équipe.»

Une autre médaille?

Benoît Huot n’a eu pas le temps de savourer sa dernière victoire aux Championnats du monde que déjà un autre défi l’attend: les Jeux du Commonwealth. Disputée à New Delhi du 3 au 14 octobre 2010, cette compétition accueillera des compétiteurs de plus de 70 pays. «Je pars le 23 septembre pour participer d’abord à un stage de préparation à Singapour plutôt qu’en Inde. L’Inde n’est pas très facile d’accès et sécuritaire.» Pour ces Jeux, Benoît Huot ne participera qu’à une seule épreuve: le 100m libre. À moins d’un mois de la compétition, l’athlète reste serein. « L’objectif est de battre mon record de 2006 dans cette épreuve, soit 53 secondes et 22 centièmes, fait savoir le jeune homme. Nous verrons bien ce qui arrivera.»

 

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