Mi-hommes, mi-towings

Contrat d’gars lance sa deuxième saison

Montréal Campus a fait le plein de jurons, d’huile à moteur et d’AK-47 avec le duo d’humoristes Contrat d’gars. Deux mâles qui, même s’ils boivent du gaz et frappent dans de la viande crue, ne sont pas si mâles que ça.

Photo Jean-François Hamelin

«Bienvenue à Contrat d’gars. La seule émission où on est payés avec de la sueur.» Dans les capsules Web de Contrat d’gars, les humoristes Alexandre Champagne et Jonathan Roberge poussent à l’extrême le concept du «vrai mâle». Celui qui mange des pop-tarts trempées dans l’huile de char et rêve d’être tueur de tueur à gages. Le même qui se passionne pour l’acier galvanisé et dont le passe-temps préféré est le lancer du traction aid.

Le principe: de courts épisodes de trois minutes qui présentent des conseils pratiques pour les hommes virils, le tout crié par un bûcheron et un barbu aux pantalons de cuir dans un décor minimaliste. Par exemple, leurs suggestions de prénoms de nouveau-nés: Marie-Gaz, Marie-Muscle et Marie-Roarrrr. «Pour les gars, c’est super facile. Vous remplacez le nom de Marie par le nom de Jean!» Un invité est aussi présenté chaque semaine pour son métier absolument masculin. Pirate, tatoueur et autre porn star; tout est bon pourvu que ça finisse en bataille générale.

Ce projet a germé dans la tête d’Alexandre Champagne, le bûcheron, alors qu’il regardait l’émission Testostérone, à TQS. «De prime abord, quand j’ai voulu aborder le sujet, c’était vraiment pour dénoncer la stupidité de l’émission. C’était complètement vide de contenu. Ce qui m’énervait le plus, c’était l’utilisation qu’on faisait des femmes. Il y avait toujours une chicks en bikini qui venait porter des shooters.» Puis, durant une partie de la Ligue d’improvisation de garage de Repentigny, Jonathan Roberge s’est pointé sur la patinoire pour une joute ayant pour thème Contrat d’gars. «Je startais une moto, je criais Éric Lapointe et je passais un doigt», se rappelle-t-il. Étrangement, c’est là que les gars ont cru détenir la clé d’un concept gagnant, celui de deux «vrais» mâles à la barre de capsules absurdes. Ceux qui crient haut et fort «fuck le théâtre! Fuck les bisous! Fuck la douceur!»

Depuis leurs débuts en janvier 2009 avec les productions Comédie Shop, le duo est devenu la référence en matière de virilité. «Le portail Juste pour rire a diffusé notre matériel, mais c’est finalement avec Youtube que ça a commencé à lever», raconte Alexandre Champagne. Ce concept a permis aux deux humoristes polis, courtois et matures – selon leurs dires – de dépasser la barre du million de clics et de remporter l’Olivier dans la catégorie Capsule, Sketch ou chronique humoristique dans un nouveau média en 2009.

Pour écouter la série Web, rendez-vous à contratdgars.com. Depuis le 13 octobre, le public peut y retrouver les entrevues intégrales avec les invités ainsi que des capsules toutes fraîches qui seront ajoutées régulièrement. Nouveauté cette année: les chroniques «Vie de vrais gars». «Qu’est-ce que ces personnages-là font quand ils vont au magasin? Au restaurant?» questionne Jonathan Roberge. Les deux humoristes promettent des tranches de vie savoureuses remplies de virilité.

Toutes des Mona Lisa

Même si le duo se barde de testostérone et rêvasse de femmes à la «face orange qui donne l’impression qu’elles goûtent le Doritos» dans leurs épisodes, les gars demeurent respectueux de la gent féminine. «La direction que je me suis donnée quand j’ai commencé, c’était de ne pas être sexiste, de ne pas tomber dans la facilité. Je voulais aller dans l’absurde et dans l’exagération», soutient Alexandre Champagne. «À la limite, les filles devraient être contentes de voir à quel point on se moque de ces deux tatas», ajoute son collègue. Les deux jeunes hommes avouent être de véritables fans de femmes. «Elles sont toutes des Mona Lisa», rigole Jonathan Roberge.
Outre la maman d’Alexandre, plusieurs femmes se qualifient de véritables groupies de Contrat d’gars. C’est le cas de Sabrina Tardif qui, aux côtés de Roxanne Chouinard, a lancé les capsules Contrat d’Guirdz. «Deux filles ultra maquillées, qui parlent vraiment fort et donnent des conseils de vraies guirdas à leurs auditeurs», explique Sabrina Tardif. «Ça nous a fait un petit velours», avoue Alexandre Champagne à propos de l’hommage réalisé par leur pendant féminin.

Une émotion qu’il a aussi ressentie devant l’engouement pour la vidéo sarcastique où il a repris avec Cœur de pirate la chanson Faire la paix avec l’amour de Dany Bédar. Une plaisanterie qui incite l’humoriste à parler de sa carrière musicale. «J’aime la scène pour la musique. J’ai envie de sortir un démo, sans arrière-pensées. J’aime beaucoup le folk.»

De son côté, Jonathan Roberge brûlera les planches du Petit Medley le 16 janvier avec son one-man show à saveur de «monologue absurde».

Des vrais mâles?

Même si Contrat d’gars est, selon les personnages, la seule émission où ils ne sont «pas maquillés comme des fifs», les auteurs laissent paraître certaines faiblesses en dehors de leur décor de guns et de seins nus. «Je ne trust pas le propane, je trouve ça trop dangereux, admet Jonathan Roberge. La dernière fois que j’ai allumé un barbecue, ça m’a fait une grosse boule de feu dans face.» Les deux amis ont même pleuré à chaudes larmes en écoutant Armageddon. Le barbu demeure toutefois un peu bourru, à l’effigie de son personnage. «Mon côté mâle, c’est que je vais gueuler après quelqu’un pour rien. Je suis vraiment impatient, c’est ridicule.»

Et le symbole pur et dur du mâle? «Un AK-47 avec un pénis au bout et un aigle au dessus. Le manche, c’est un fuck you. C’est tenu par un gars qui a un avant-bras de Ultimate Fighting, ultra musclé, brun-orange, découpé avec beaucoup de veines. Le tout dans une plate en cuivre en forme de vagin.»

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *